Pas toujours évident de mettre une oreille dans le vivier de talents qu’est l’autoproduction. Difficiles à se procurer, sans couverture médiatique, combien de groupes talentueux nous passent sous le nez?

Chapter

Pas toujours évident de mettre une oreille dans le vivier de talents qu’est
l’autoproduction. Difficiles à se procurer, sans couverture médiatique,
combien de groupes talentueux nous passent sous le nez? Chapter, au moins,
aura retenu notre attention. Et pour cause.
D’une, le groupe s’est formé en Suisse. C’est un bon début. Chapter a
été formé à Genève, en 2004, par Alexander J.S Cracker et Thierry van
Osselt
, dit TVO, véritables hommes-orchestres. Cracker, l’anglais, joue de la
guitare acoustique, de la batterie, des claviers, chante… pendant que son
comparse hélvético-belge touche à la guitare électrique, à la basse, à la
batterie, aux percussions, et aux claviers. Sur le premier album du duo, TVO
s’occupait lui-même de l’enregistrement. Ingénieur du son confirmé, il a
participé aux albums d’autres groupes à qui il prêtait son studio ; à la
régie, à la guitare, à l’enregistrement. Hommes-orchestres, on vous dit.
L’autre bonne raison de vous parler de Chapter? Leur musique est tout
bonnement excellente. The Biographer est leur second album. C’est un concept,
comme on n’en trouve que dans les arcanes de l’auto-production, loin, très
loin, des impératifs du marketing. Les musiciens ont choisi dix hommes du
XXème siècle, la plupart étant d’illustres inconnus pour le grand public.
On y trouve même un ancêtre de Cracker. Ces personnages ont tous laissé des
traces diverses : ici, une lettre écrite à une amie ; là, un poème…
Chapter a mis ces textes en musique, dans une espèce de biographie improbable.
Passé ce concept original, la musique de Chapter est superbe.
Dès le premier morceau, l’oreille est saisie par des sons électroniques qui
rappellent la «french touch» de Air. Un titre instrumental magique, avec
une montée en puissance à couper le souffle. On enchaîne avec la biographie
de Morecambe Lowe, intitulée "an Act of Faith" : jolie ballade très lente,
avec des notes de guitare acoustique qui sonnent comme de tendres caresses,
dont la douceur est soutenue par la voix cotonneuse de Cracker. La batterie
fait son apparition sur "the Afertmath of Disaster" : une caisse claire
accompagnée de ces notes de guitare qui, encore, rappellent Air. En plus rock,
grâce au ronronnement grave de la guitare électrique. C’est superbe.
"A Hole in the Sky" débute par un frisson : celui qui parcourt notre échine à
l’écoute de ces accords graves et métalliques, au-dessus desquels la voix de
s’élève. C’est un véritable bijou. "The Long Way Home" laisse une
empreinte très vive dans l’album : des guitares graves sonnent le glas et
moulent le rythme binaire, entêtant du morceau.
Tout l’album est de cet acabit. Poétique, électronique, riche, mélodieux.
On passe du rire aux larmes en moins de temps qu’il en faut pour changer de
pistes. Et à la fin du disque, on en redemande.
Les deux compères de Chapter sont d’excellents musiciens et leur univers vaut
franchement le détour. Une belle découverte.


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