Interview exclusive de Ultra Orange & Emmanuelle, réalisée au Montreux Jazz Festival 2007.

Ultra Orange & Emmanuelle

Pour commencer, comment allez vous ? C’est votre première fois sur Montreux ? Quelles sont vos premières impressions ici ?
Emmanuelle Seigner (ES) : Ca à l’air super, je suis arrivée hier soir
Pierre Emery (PE) : On a eu juste le temps de faire la balance mais on va commencer à profiter à partir de maintenant.
Gil Lesage (GL) : C’est joli Montreux !!!

Comment pouvez-vous nous décrire votre histoire de groupe Ultra Orange et Emmanuelle ?
ES : On s’est rencontrées toutes les deux sur le film Backstage. Gil travaillait comme styliste. On s’est vite rapprochées jusqu’au moment où elle m’a présentée son compagnon : Pierre. Et puis un jour, elle m’a rapportée un CD sur lequel il y avait trois chansons que Pierre avait composées. Et ça m’a beaucoup plu.

Et cette maquette de trois chansons avait elle déjà pour but de séduire Emmanuelle ?
ES : C’était bel et bien une maquette de séduction
GL : On a eu la chance de repartir en tournage ensemble pendant l’été dans un endroit magique (Deia) et comme on avait beaucoup de temps libre, Pierre nous a suivi avec son studio mobile et on a commencé vraiment à enregistrer des morceaux en s’amusant.

Et comment Emmanuelle a-t-elle influencé la musique du groupe Ultra Orange ?
PE : Elle a affirmé la musique. Lorsque l’on compose, on doute souvent, on ne sait pas si on va faire un morceau triste/gai, rapide/lent et finalement les choses se sont passées tellement naturellement que le résultat nous a plu dès le début.
GL : C’est sa personnalité qui a permis cela et c’est devenu tout à coup évident.

Et votre nom ! Un clin d’œil au Velvet Underground + Nico ?
ES : Ultra Orange c’était leur nom et je ne voulais pas leur prendre.
PE : On se fait juste des clins d’œil entre nous
ES : Non! Ce n’est pas une histoire de clin d’œil. On s’est rendu compte après que c’était proche du Velvet. Sans le renier, c’était tout de même pas voulu. Après, on a cherché un nouveau nom qui pourrait nous regrouper tous les trois mais on n’a pas trouvé.

Comment se passe cette tournée ? Cette complicité de Deia est elle toujours présente ?
ES : Oui, on est content.

Et l’accueil du public ?
GL : C’est super
ES : Cela dépend aussi du type de concert. Lorsque l’on fait des dates comme à Arles, le publique vient pour nous mais quand c’est pour un festival c’est un peu plus difficile. Ce n’est pas gagné d’avance et il faut le séduire lorsqu’il n’est pas forcement venu pour nous.
PE : Il y a une vraie différence entre écrire des morceaux pour Emmanuelle et les jouer sur scène. C’était bien de se rendre compte que ces morceaux sont jouables sur scène.
ES : Au début, c’était vraiment quelque chose de nouveau qui n’a rien à voir avec l’enregistrement.

Est-ce que de jouer dans le film Backstage vous a aidé à appréhender ce milieu de la musique ?
ES : Ce film a eu deux points positifs. En premier lieu, la rencontre avec Gil comme on en a déjà parlé et puis le fait que j’ai commencé à chanter. Et ainsi, ils ont entendu le son de ma voix.
PE : Il y a un vrai décalage entre le personnage de Backstage et celui d’Emmanuelle au sein d’Ultra Orange.
ES : C’est vraiment un autre style de chanteuse. Cela nous a fait vraiment beaucoup rire

Sur l’album, il y a une chanson qui s’appelle «Rosemary’s Lullaby» et qui sonne étrangement comme le thème de Rosemary‘s Baby de Krystof Komeda. Vous n’êtes jamais très loin du cinéma ?
ES : Cette chanson a une histoire. Lorsque je tournais le film à Majorque, un jour le metteur en scène m’a demandé de chantonner une berceuse et je ne sais pas pourquoi mais j’ai chanté celle-ci. Gil a donc raconté ça à Pierre.
GL : Nous, on était déjà fan de ce morceau. C’était dans un sens magique de boucler la boucle avec ce morceau.
PE : Le fait qu’elle le chante comme ça par hasard a poussé à ce que ce soit évident qu’il devait être sur le disc.
ES : C’est un exemple parmi tant de l’histoire de cet album. Tout c’est fait très simplement et très rapidement. Tout a commencé avec la rencontre de Gil puis de Pierre, de l’enregistrement du disque, le contrat avec Sony BMG, de travailler avec Julian Schnabel sur le tournage du film Le scaphandre et le papillon qui nous a trouvé notre mixer et qui nous a pris un morceau pour la BO («Don’t Kiss Me Goodbye»). Et tout s’est fait comme ça, de manière naturelle, et c’est un peu comme un cadeau de la vie qui est venu et que l’on a su prendre.

Le fait d’avoir fait le disque avec Emmanuelle Seigner a-t-il permis à Ultra Orange de décrocher un contrat avec une grosse maison de disque ?
PE : Disons que la première chose qui nous a servi, c’est la musique.
ES : Voila, c’est le disque qu’ils ont aimé et qui a du succès.
PE : Bien sûr que pour Ultra Orange seul c’est différent. On a fait deux albums indépendants mais on a déjà été dans une major avant.
ES : Je pense que le fait que je sois là est une valeur ajoutée pour la maison de disque. Mais le jour où on a signé, j’ai vraiment ressenti que c’était la musique qui nous avait emmené jusque là.
GL : Ils nous ont laissé libre. Ils ne nous ont pas demandé tout d’un coup de faire des morceaux en français. On a eu une totale liberté.

Pour finir, Info ou Intox ? Roman Polanski ce soir dans la salle ?
ES : Hum hum. Il est là. Il est prêt.

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