Interpol sort son troisième album. C’est un événement. Trois ans après Antics, tous les fans du groupe new-yorkais ont piétiné d’impatience depuis l’annonce de l’enregistrement en novembre 2006. (…)

Interpol

Interpol sort son troisième album. C’est un événement. Trois ans après Antics, tous les fans du groupe new-yorkais ont piétiné d’impatience depuis l’annonce de l’enregistrement en novembre 2006. Alors que le renouveau du rock des années 2000 passait principalement par la ligne commencée par les Strokes, Interpol a réussi un coup de maître. Autre influence, celle de la new wave britannique, héritiers de Joy Division ou des Chameleons, Interpol a supris par ses sons. Des sons toujours très carrés, bien loin du rock n’roll sale des années punk, ou du rock n’roll électrique des 2000’s. Groupe atypique, style à part dans l’univers indie, deux premiers albums plus que réussis (qui au monde n’a pas trippé ou simplement entendu la mythique intro d’"Evil"). La sortie de ce troisième opus était au moins aussi attendue que le dernier tome d’Harry Potter !
Pourtant, les fans seront déçus. Pas parce que cet album est de mauvaise qualité. Les ingrédients sont là. Cette voix à la fois chaude et lointaine de Paul Banks qui ne manque pas de rappeler celle de Ian Curtis de Joy Division, les guitares solos, le clavier de Carlos Dengler, ces rythmes, ce monde subliminal. Mais on n’est plus dans la perfection à laquelle nous avait habitués le quatuor. Plus commercial, plus accessible peut-être aussi. Du coup cet opus est aussi plus mou. On regrette la rigueur des précédents. Le problème réside aussi dans le manque d’une chanson qui sort du lot. Pensons à NYC dans Turn On The Bright Lights, à Evil, Not Even Jail dans Antics. Des morceaux qui à eux seuls comblent les plus exigents. Ici aucun titre phare, à l’exception peut-être de The Heinrich Maneuver, premier single qui est l’unique tubesque, mais qui pourtant sonne un peu déjà entendu et surtout trop tout public.

L’album s’ouvre avec "Pioneer to the Falls". Introduction clavier et basse. Pas de surprise et avons-le, pas de déception non plus. Le clavier est un peu trop présent et pas toujours très utile, mais ne nous arrêtons pas là. "No I In Threesome" a des accents des deux titres "Obstacle" du premier album. On ne va pas s’en plaindre. Sauf qu’il emmène moins dans un monde magique. "The Scale" commence magistralement avec un solo de guitare et sonne le vrai bon Interpol des années 2002 et 2004. "The Heinrich Maneuver" un peu psychédélique. Un genre qui n’est pas tellement le leur dans un premier temps mais qui revient à la hauteur. On est désappointé néamnoins par le côté rentre-dedans de "Mammoth", un peu lourd, qui tranche avec la finesse et la recherche dont est capable le groupe. Retour à la normale interpolienne avec "Pace is the trick". La normale c’est bien mais on attend un peu plus. "All fired Up", même remarque que pour "Mammoth", on aime bien Interpol parce que c’est Interpol et unique en son genre, pas parce qu’ils sont capables de ressembler à U2. "Rest My Chemistry" vaut son pesant de cacahuète dans l’album, avec sa basse et ses guitares particulièrement tripante, avec ce rythme de marche militaire. "Who Do You Think", trop commercial. "Wrecking Ball". Pas mal. Bien Interpol, mais là un peu mollasse. Il manque la rigidité qu’on a pu apprécier dans les deux premiers. Enfin, "The Lighthouse" qui commence comme un Simon and Garfunkel à la guitare classique. Gentil et doux. Est-ce ce qu’on attend, gentil et doux ?
En bref, Our Love To Admire n’est pas la hauteur de ses deux augustes prédécesseurs. Mais ne nous y trompons pas. Cet album, s’il est parfois décevant, reste bon. Si ce n’est pas la découverte de l’année, il reste une valeur sûre. À vous de voir.

About Author

Check Also

Judas Priest – Invicible Shield

Il y a tout juste un mois, sortait le 19ème album de Judas Priest. À …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *