Depuis des années, chaque fois que Manic Street Preachers sort un album, Nicky Wire évoque un retour aux sources du groupe. À ce punk contestataire qui a fait leur succès dans les années nonante. Celui de Generation Terrorists. Les fans attendent, souvent déçus par les deux derniers opus, Lifeblood (2004) et Know your ennemy (2001). Ils peuvent toujours attendre. Avec Send Away The Tigers, leur neuvième album, c'est encore raté. Les Manics ont le cul entre deux chaises. D'anciens punks qui cherchent à conquérir un public FM.

Manic Street Preachers

Depuis des années, chaque fois que Manic Street Preachers sort un album, Nicky Wire évoque un retour aux sources du groupe. À ce punk contestataire qui a fait leur succès dans les années nonante. Celui de Generation Terrorists. Les fans attendent, souvent déçus par les deux derniers opus, Lifeblood (2004) et Know your ennemy (2001). Ils peuvent toujours attendre. Avec Send Away The Tigers, leur neuvième album, c’est encore raté. Les Manics ont le cul entre deux chaises. D’anciens punks qui cherchent à conquérir un public FM.
Cela donne un album déséquilibré, dans lequel chaque chanson hésite entre la pop édulcorée et le rock n’roll énervé. Point d’orgue de ce mauvais melting pot, le consternant "Your love is not enough", en duo avec Nina Persson de Cardigans. Le refrain répétitif rappelle des morceaux de pop anglaise gentillette, et laisse un vrai goût d’inachevé : ce pourrait être une bonne chanson de pop. Ce pourrait être un bon rock. Pourquoi ne pas choisir ? Le mélange des deux est assez bancal.
Bon, soyons honnête. Passée cette amère déception, cet espoir déçu d’entendre à nouveau un album nerveux et intense, Send Away The Tigers possède tpout de même des qualités. Techniquement, les Manics sont toujours au top. "Imperial Bodybags", un des meilleurs morceaux, nous entraîne avec une batterie entêtante comme on les aime et des riffs de guitare à l’ancienne, avec des cordes bien pincées et des descentes vertigineuses. L’intro de "Rendition", thème repris au milieu du morceau, est parfaite : batterie militaire et guitare qui pleure comme dans un vieux Led Zep.
Certains titres ont même de très bons accents pop, comme "The Second Great Depression". Celle-ci réussit même assez bien ce mix parfois désagréable entre des refrains dignes des premiers albums de Blur et des morceaux de guitare et de voix qui sonnent très rock des années nonante.
Comme toujours avec les Manics, l’album est plutôt bon. Décevant, mais très correct. Trop produit, peut-être. Ca sent le studio à plein nez, et les titres ont vraiment l’air écrits pour passer en radio. Cela fait longtemps que les Manics s’embourgeoisent et l’on se surprend toujours à se procurer malgré tout leurs albums, en pensant à tort que l’on sera mieux servi que la fois précédente.

L’espoir fait vivre… vivement le prochain.

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