Après avoir abandonné ses compagnons de Ash en janvier 2006, pour privilégier sa carrière en solo, Charlotte Hatherley sort son deuxième opus long format intitulé The Deep Blue, trois ans après la sortie de Grey Will Fade.
L’album solo, tantôt fiasco magistral, tantôt réussite fracassante. Cet exercice périlleux est très fréquemment présenté comme une volonté artistique forte, mais au final il se trouve n’être qu’un simple caprice de rock star, se voulant plus mature que la moyenne, en insérant des parties de violon pour faire honneur à d’illustres références, références dont le nom ne ressort véritablement que sur leur page myspace
Qu’en est-il pour la belle ex-bassiste de Ash? Effectue-t-elle un magistral plongeon sur le bitume ou parvient-t-elle à maintenir sa jolie tête hors de l’eau. Premier coup d’œil et premier petit choc, l’artwork de l’album siérait parfaitement pour le best-of de Zazie…
Les considérations visuelles passées, faisons acte de la musique à proprement parler. Pas de power-pop à la sauce Ash, mais de la pop avec une voix féminine, douce et non monocorde. Clairement, on alterne avec le très mauvais, par exemple le très FM «again», sorte de mélange entre les All Saints et Superbus, et du franchement correct qui se laisse écouter tranquillement. Charlotte élève même son niveau pour quelques compositions de bonne facture et aux textures sonores riches. On pensera à «Dawn Treader» ou à «It Isn’t Over», deux morceaux qui peuvent se rappeler aux bons souvenirs d’anciens fans de Genesis, période Peter Gabriel. Dans une veine plus pop-rock on notera encore le bon «Siberia», qui clôt l’album.
Au final un album ni mauvais, ni transcendant, très irrégulier, qui n’offre que quelques raisons de s’enflammer, mais qui se laisse absorber à la manière d’un album pop easy listening en faisant consciencieusement ses devoirs.