Tindersticks, tiens tiens. Une grosse discographie, des dizaines de collaborations, mais un nom que l'on doit toujours expliciter d'un "mais oui, tu sais le groupe culte de Nottingham". Bref, nouvel album qui ne laisse pas notre rédacteur de marbre. Au contraire.

Tindersticks

Tindersticks, tiens tiens. Une grosse discographie, des dizaines de collaborations, mais un nom que l’on doit toujours expliciter d’un “mais oui, tu sais le groupe culte de Nottingham”. Bref, nouvel album qui ne laisse pas notre rédacteur de marbre. Au contraire.

 

22 singles, 7 albums, 4 bandes originales, 18 ans d’existence, des centaines de concert : l’histoire Tindersticks est à la fois riche et discrète par moment. Une sorte de monument de la musique indépendante auquel certains (enfin moi en tout cas) sont complètement passé à côté. Alors faisons table rase du passé et parlons de FALLING DOWN A MOUNTAIN qui rompt deux ans de silences et qui réduit son effectif de 6 à 3 membres. L’ouverture de l’album y apparaît alors trompeuse : FALLING DOWN A MOUNTAIN se réfère au projet multi-instrumentiste qu’était la formation à ses débuts. Ambiance lounge jazz à la fois obsédante et répétitive. Une longue marche, oui, mais pour aller où? Ce n’est qu’à partir de “Keep You Beautiful” que l’on comprend que le groupe ne veut plus conquérir de grand espace, mais plutôt s’approprier un quotidien, une ambiance calfeutrée. Musicalement réduit à sa forme la plus simple (basse, batterie, guitare, chant), le titre sonne comme une déclaration à peine murmurée, un susurrement à l’oreille. « Oui je t’aimerais et que je te garderais belle ». Une plénitude d’esprit qui m’évoquerait presque “Pale Blue Eyes” du Velvet Undergroung. Plus rythmé, “Harmony Around my Table” surprend par son refrain entêtant en « lalala » jusqu’à même le fredonner.


Une longue marche

 

Chanté en duo avec Margaret O’Hara, “Peanuts” semble couler paisiblement sous quelques notes de piano, sublimant ainsi les deux voix qui dialoguent futilement sur la cacahuète. Mais, dans les tonalités et dans la façon de prononcer, il n’y a qu’un pas entre peanuts et pénis et là c’est tout le sens des paroles qui basculent…
“Avec She Rodes Me Down”, on bascule dans une ambiance far-west, comme une échappée dans de grandes plaines, qui serait perturbée par le vent et la pluie. Instrumental, “Hubbard Hills” se prêterait à merveille comme musique de film fantastique, avec son accordéon et ses violons en arrière fond. “Black Smoke” et “No Place So Alone”, avec leur structure proche du surf-rock, semblent faire référence à la musique américaine des 60s : guitare tremolo, chœurs, tout en gardant l’usage d’autres instruments (accordéons, violons) : la touche ou plus tôt la patte de Tindersticks.

 

 

 

 

Avec “Factory Girls”, on se rapproche d’un dépouillement complet et intimiste des plus mélancoliques. L’album se conclut sur le sublime “Piano Music” fonctionnant par ajout successif de couches, qui transforme la petite mélodie de guitare du début en hymne de violon grandiloquent. FALLING DOWN A MOUNTAIN fait partie de cette catégorie rare des albums que l’on écoute d’une traite, comme si l’ordre des morceaux était porteur de sens. Semblable à un grand voyage, on ne cesse de se balader de lieux en lieux, d’une ambiance à une autre tout en gardant un style unifié et à une composition qui semble, à première écoute, simplifiée à l’extrême. Tindersticks nous captive et nous immobilise pendant 45 minutes. Et ça, cela s’appelle le talent.
A découvrir le 4 mai aux Docks à Lausanne.

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