Les 20 ans de la mort de Serge Gainsbourg vont naturellement être très médiatisées cette année. Le film de 2010 (Serge Gainsbourg vie héroïque) a déjà lancé la manœuvre, les biographies, compilations, bandes dessinées, reportages TV et autres marchandising fleurissent à vu d’œil. Sur Couleur 3 on a eu droit à une semaine complète d’excellents reportages aux 4 coins du monde. Il nous reste les hommages des artistes et les fameuses reprises, à prendre toujours avec des pincettes

The Serge Gainsbourg Experience

REPRISE Les 20 ans de la mort de Serge Gainsbourg vont
naturellement être très médiatisées cette année. Le film de 2010 (Serge
Gainsbourg vie héroïque) a déjà lancé la manœuvre, les biographies,
compilations, bandes dessinées, reportages TV et autres marchandising
fleurissent à vu d’œil. Sur Couleur 3 on a eu droit à une semaine complète
d’excellents reportages aux 4 coins du monde. Il nous reste les hommages des
artistes et les fameuses reprises, à prendre toujours avec des pincettes.

Reprendre
un artiste n’est pas une chose foncièrement très compliquée. S’attaquer à un
monument de la chanson l’est déjà plus. Rejouer un morceau exactement la même
chose n’apporte rien de nouveau et chambouler toute la chanson risque de dénaturer
le travail de l’auteur. C’est donc un exercice dangereux auxquels les musiciens
s’attaquent parfois. Une reprise dans un album passe encore, mais un album de
reprise est un gros risque. D’ailleurs, les albums tribute n’ont jamais été des
albums de référence. Et attention, les tribute sont souvent mauvais car les
artistes sélectionnés n’ont rien en commun entre eux et du coup on saute du coq
à l’âne. Dans le cas de The Serge Gainsbourg Experience c’est différent, vu
qu’un artiste reprend un chanteur. Comme quand Renaud chante Brassens (très bon
disque d’ailleurs). En l’occurrence The Serge Gainsbourg Experience, c’est
d’abord Brad Scott, musicien anglais expatrié en France. Il a énormément
travaillé avec Arthur H ainsi qu’avec son père, le grand Jacques. Brad Scott a
rencontré Serge Gainsbourg à la fin des années 80 et comme on peut l’imaginer,
cette rencontre l’a marqué. Bassiste, contrebassiste, le musicien a choisi de
devenir frontman pour ce projet et de chanter Gainsbourg en anglais et en
français.

La Valse est clame, la
Ballade est rock

Reste
à choisir les titres ! Car Gainsbourg le génie pouvait pondre plusieurs
chefs-d’œuvre par jour, ce qui fait un répertoire extrêmement large et varié.
Mais soyons réaliste, il faut pouvoir toucher le public avec certains tubes et
aussi le surprendre avec des titres moins connus. Brad Scott l’a bien compris.

Dans
les « classiques », on retrouve le célèbre “Comic Strip” où Célia Scott
se glisse dans le rôle de BB pour les bruitages. Une bonne grosse guitare
électrique en fond, un synthé psychédélique et la voix désinvolte parlé-chanté
de Brad Scott font de ce morceau, une agréable surprise. “Initials BB” qui a été
choisi en temps que single est aussi intéressante. Une rythmique un peu funky,
un refrain corsé pour un résultat plus qu’honorable. Accordéon et ukulélé pour “La Chanson de Prévert” ;
une ambiance agréable et légère pour un titre chanté en français, avec ce léger
accent british. Cette chère Melody Nelson est toujours à l’honneur avec la “Valse de Melody” et “La Ballade de Melody Nelson”.
La valse est très calme avec juste un synthé, tendis que la ballade est rock.
“Bonny And Clyde”, “Requiem pour un Twister” ou encore “Sorry Angel” font partie de
ces classiques, sans toutefois être incroyablement reprise. “Je Suis Venu te
Dire Que je m’en Vais” change même de titre pour devenir “I Just Came To Tell You
I’m Going”. Mais malheureusement (ou heureusement) cette version anglaise
n’arrive pas à la cheville de l’originale. L’émotion ne passe pas.

Passons
aux titres moins connus, moins populaires comme “Contact” qui ouvre l’album.
Entre “Contact”, “SS in Uruguay” et “Ma Lou Marilou”, on retiendra le dernier qui
lui, clôt l’album de belle façon. Une instrumentation décalée dans un univers
entre pina colada et plage de sable fin.

Alors
voilà (Clyde a une petite amie), après ces nombreuses écoutes, on est tout de
même convaincu par The Serge Gainsbourg Experience. Si tout n’est pas parfait,
l’ensemble est cohérent, l’esprit de Gainsbourg n’est pas bafoué et au
contraire, certaines ambiances lui correspondent tout à fait (Comic Strip, Ma
Lou Marilou). Cet album est un bel hommage et il faudra s’en souvenir lorsque
on devra subir début mars les chanteurs de télé-réalité et autres peigne-culs
de la chanson française reprendre le grand Serge dans des émissions TV
destinées à faire leur promo.

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