Swiss Rocks !

 

Guy Vincent n’est pas qu’un prédicateur Ivoirien, c’est aussi un groupe Lucernois qui revient avec un deuxième album, EXPECTATIONS. La fiche promotionnelle du groupe indique que les fans d’Andrew Bird, Jeff Buckley ou encore My Morning Jacket devraient s’y retrouver. Michel Gsell, chanteur et compositeur avoue une admiration à tout ce que touche Thom Yorke… Le cadre est posé, vous voyez le genre d’ambiance que l’on peut retrouver dans cet album. Sa voix est en effet dans un registre proche de ce que faisait ce brave Jeff Buckley. EXPECTATIONS est un excellent disque qui s’écoute dans des conditions choisies. Entre pop, folk et electronica, entre les ambiances feutrées (More) et les ambiances plus expérimentales (Watch Yourself Falling), le groupe se permet de toucher à tout sans aller trop loin. Des choix judicieux, des compos intéressantes, un album à recommander à ses amis.

Label : Autoproduction / Irascible

 

Olten n’est pas qu’une ville dans le canton de Soleure, c’est aussi un groupe de sludge metal (du post rock bien soutenu) lorsque le O devient un Ø. Alors pour le coup, on change radicalement de style. Ølten joue en trio et de manière instrumentale. Pas de chanteur, mais des gros riffs de guitare un peu comme du Russian Circles qui aurait croisé un Pelican sur sa route. Les amateurs du genre comprendront. Et quand on fait des titres instrumentaux, on a intérêt à assurer musicalement afin de capturer ses auditeurs dans les mailles de son filet. Le trio le fait donc de manière très subtile. Les morceaux sont bien construits, on passe par plusieurs états et au final les 4 titres de cet EP (25 minutes quand même) donnent un bon aperçu de ce que sont capable de fournir les mecs. De la musique sombre, des ambiances parfois malsaines, des riffs lourds et puissants, bref, tout ce qui faut pour une partie de sludge metal.

Label : Hummus Records / Division Records

 

On va encore varier les plaisirs en changeant radicalement de style. Après le folk-electro et le sludge-metal, on passe au blues-rock de deltaR.  Ce trio genevois sort cette année sa deuxième galette, CHECK IT OUT BABY. A l’écoute de ces 10 titres, on ressent une bonne énergie rock, bluesy à souhait, tendance garage. A la manière d’un vieux White Stripes, on apprécie ce son brut de décoffrage, ce groove familier et ces mélodies entêtantes. La recette magique réside aussi dans le fait que ce blues rock un peu retro se mélange à merveille avec cette voix nonchalante et décalée. De "Pretty Things", en passant par "Mystery Train",  "Come in My Kitchen" ou encore "Sex, Booze and Dirty Blues", l’auditeur suit le groupe dans les différentes approches proposées. Avec un son plus crados, on les verrait bien chez nos compatriotes de Voodoo Rhythm. Le seul bémol (et oui, il y en a un), c’est la pochette… Entre la photo et les polices choisies, c’est vraiment pas terrible… Heureusement que le contenu dépasse largement le contenant.

Label : Autoproduction

 

Retour en Suisse alémanique avec Adi et Luke Weyermann, alias The Weyers. Deux frères qui se retrouvent pour un album qui se veut définitivement rock et dépourvu d’artifice. Une batterie, une guitare et deux voix. Luke a été batteur dans diverses formations, dont les désormais célèbre Hillbilly Moon Explosion. Adi de son côté jouait au sein de Crank dans les années 90. Malgré le peu d’instruments, WITHIN est un album qui a du coffre et de la profondeur. On pourrait partir par moment dans des énergies pop-rock, voire rock alternatif. La voix est puissante, mélodieuse, comme souvent dans les formations d’outre Sarine. Il y a des titres vraiment originaux, avec des petites subtilités intéressantes (Big Mouth). L’ensemble est agréable, c’est bien fichu, mais on n’est pas subjugué non plus. Il y a un côté presque trop « propre » ou trop « pop » qui émane du disque. On retiendra toutefois quelques morceaux comme "The Kid", "Julia" ou encore "Hot Rain" qui sont vraiment bons.

Label : Autoproduction / Irascible

 

 

Nos fidèles lecteurs connaissent notre sympathie (que dis-je, notre amour) envers Coilguns et tout ce qui s’y rapproche (The Ocean, The Fawn, Kunz). En effet, les chaux-de-fonniers sont toujours hyper productifs et créatifs au possible. En plus de tous ses side-projects, Louis Jucker le chanteur de Coilguns, trouve encore le temps de faire des albums solos. Il nous présente cet automne EIGHT ORPHANS SONGS, bien loin de l’univers violent de Coilguns. Muni de sa guitare, Louis Jucker a écrit ces 8 chansons intimistes dans son appart et les a enregistré sur place pour garder l’atmosphère unique qui s’y dégageait. Loin des grosses productions, EIGHT ORPHANS SONGS est un album folk, bluesy, forcément lo-fi, rempli d’émotions, de simplicité et de sensibilité. Le musicien démontre une fois de plus qu’il est à l’aise dans des registres différents. Et visuellement, c’est toujours la classe.

Label : Hummus Records

 

Depuis « La Tchaux », on part plus au nord, pour arriver dans le canton du Jura et découvrir les Macadam Dive. Un jeune groupe difficile à classer, tant ils s’inspirent d’univers différents. Trip-Hop, rock, électro, ambiant, RED QUEEN HYPOTHESIS  leur premier album mélange savoureusement ces différents styles tout en restant parfaitement cohérent dans sa construction et dans son écoute. On retiendra en premier lieu le superbe titre "Déborah", très groovy, presque soul-jazzie avec des paroles à la fois rapées et d’autres plus douces. "Little Bug" requiert aussi toute notre attention, un titre qui démarre tranquilou avant de se corser sur la fin. Les Jurassiens font preuve de beaucoup d’ingéniosité et de finesse dans leur compos, ainsi que dans le mixage et la production du disque. Belle découverte.

Label : Autoproduction / Disques Office

 

Tout bon fribourgeois qui se respecte, a forcément suivi la carrière du groupe Black Cargoes. Son leader et chanteur Frédéric Oberholzer sort son premier album HISS sous le nom de Toronaut. La teinte de cet album est très aérienne et planante. Une impression de légèreté, un sentiment d’apaisement nous envahit à l’écoute de ces 8 titres.  La voix du chanteur est simple mais rassurante. Il n’en fait pas des tonnes et ça passe super bien dans le registre proposé. Un registre acoustique (indie-electro-folk) arrangé (bidouillé !) et produit par son frère, Manuel, membre aussi des Black Cargoes, et connu aussi en solo sous le pseudo de Feldermelder. Si les frangins Weyers ne nous ont pas complétement convaincu, les Oberholzer marquent des points. Le titre d’ouverture "Calm Baby Calm" est un petit bijou qu’on ne se lasse pas d’écouter. Et tout ce qui suit vaut aussi la peine, on ne va pas tout citer, alors procurez-vous ce disque.

Label : Saiko Records

 

On parlait de Voodoo Rhythm Records, et ben, on y arrive. On ne présente plus le label créé en Suisse par le Reverend Beat-Man au début des années 90. Adepte de la sous-culture rockabilly, psychobilly, garage etc.. le label est devenu culte au fil des années. En 1992 Beat-Man et son groupe The Monsters sortirent leur deuxième album THE HUNCH. Le groupe joue forcément dans un registre correspondant au label. Entre rock garage et rockabilly sauvage, ça swingue, ça décape, ça débouche la tuyauterie. Le disque se compose d’une première partie studio (studio est un bien grand mot) et d’une deuxième en live où les mecs lâchent les chevaux. Le groupe est toujours en activité, mais quand on écoute ces vieux live, on a envie de retourner 20 ans en arrière pour s’éclater à leur concert. Une réédition de cet album est sortie cette année pour notre plus grand plaisir. A découvrir ou redécouvrir !

Label : Voodoo Rhythm

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