Après quelques albums incroyables et étonnants, il était temps pour Damien Saez de revenir sur scène et d’aller à la rencontre de ce public dévoué à sa cause. On se rappelle de ce triple album PARIS VARSOVIE L’ALHAMBRA très sombre, où Saez était au

Saez

Facile. Remplir deux fois les Docks, tranquille. Damien Saez peut se permettre ce luxe. Il fait son grand retour sur scène et passe par Lausanne pour nous présenter son nouvel album. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer avec Saez sur scène…

Après quelques albums incroyables et étonnants, il était temps pour Damien Saez de revenir sur scène et d’aller à la rencontre de ce public dévoué à sa cause. On se rappelle de ce triple album PARIS VARSOVIE L’ALHAMBRA très sombre, où Saez était au bord du gouffre, sans aucun espoir, l’âme en peine avec sa guitare comme seule amie. On l’a aperçu ensuite dans un projet étonnant avec son Yellow Tricycle et exclusivement en anglais. Un Damien Saez un peu décevant d’ailleurs, n’ayons pas peur de le dire. Et le revoilà ce printemps, plus rebelle que jamais avec J’ACCUSE un album très engagé avec pour mots d’ordre l’anticapitalisme, l’anticonformisme et l’anti-consommation. Des thèmes chers à l’artiste qui l’a l’habitude de chanter.

Désinvolte

Pour l’occasion, les Docks étaient complets depuis longtemps. Une deuxième date, aussi sold out est prévue début mai pour satisfaire le public romand.

Dans la première partie du concert, Saez joue principalement les titres de son nouvel opus. Il se contente de chanter voire de danser de manière rigolote et chauffe à merveille ce public survolté. Damien Saez a pris quelques kilos qui lui vont assez bien d’ailleurs. Avec sa belle gueule et son charisme, il fait craquer les filles des premiers rangs. Il n’est pas très bavard entre les morceaux, un petit sourire, une clope, une attitude désinvolte, la vraie rock star en somme. Sa voix est peut-être un peu moins nasillarde qu’en studio et pour le live c’est juste ce qu’il faut. Il maîtrise son sujet et peut ainsi jouer avec. Tantôt grinçante, tantôt éraillée, tantôt modifiée, il utilise son instrument vocal à merveille.

Au niveau des titres on a donc droit aux tubes de J’ACCUSE avec entre autres “Pilule, Cigarette, Des p’tis sous, J’accuse, Marguerite”. Ils ressortent très bien en live, les musiciens qui accompagnent notre ami sont au point et l’énergie qu’ils envoient satisfait tout le monde. Le courant passe bien, on sent que le public est connaisseur, les titres du dernier opus sont déjà sur les lèvres des spectateurs. La fameuse “Debbie” qui danse toute nue dans les bars est aussi présente dans cette première partie.
Premier rappel, Saez revient avec “Fils de France”. Efficace. On sent que le public est prêt pour les classiques, mais finalement il y a beaucoup de choix. Saez commence à avoir une discographie chargée. Qu’est ce qu’il va bien pouvoir nous jouer ?

En tout il y aura trois rappels. C’est pas mal tout de même. Du triple album on a droit à “Jeunesse lève toi” et “On n’a pas la thune”. On peut comprendre qu’il ne veut pas plomber l’ambiance avec certains titres de VARSOVIE ou L’ALHAMBRA. Dans les bons vieux classiques on retrouve “Marie ou Marilyn”, toujours à genoux, qui est bien rock avec son énorme riff et qui nous a permis de nous défouler. “J’veux qu’on baise sur ma tombe”, un classique de GOD BLESS, où Damien joue la carte de la sensibilité et démontre une fois de plus son talent d’écriture.

Etre rock en 2010, c’est se faire virer d’un concert de Saez parce qu’on
a parlé à haute voix

Lors du 4ème rappel, une partie de la salle s’est déjà vidée. Saez revient seul avec sa guitare, sans micro. Une bonne fin de spectacle intimiste comme on les aime. On entend les mouches voler et les gobelets craquer sous nos pieds. C’est aussi le moment favoris des gros gorilles de la sécu, ils en ont marre du spectacle alors ils viennent faire chier (désolé, il n’y a pas d’autres mots) les gens heureux d’être au concert. Et pour répondre au courrier des lecteurs de Rock n’Folk : Etre rock en 2010, c’est se faire virer d’un concert de Saez parce qu’on a parlé à haute voix.
Revenons à nos moutons (car l’homme ne descend pas du singe, il descend plutôt du mouton), Damien Saez termine donc son concert avec sa guitare sèche et nous offre “Saint-Pétersbourg”. Quel beau cadeau. La foule murmure et fredonne légèrement ce poème, cet hymne à l’amour, sous le regard fatigué des sécuritas. Il est l’heure de rentrer après ces deux heures de bonheur. Dans la foule, on entend encore un jeune arriviste se plaindre qu’il n’a pas joué le seul morceau qu’il connaissait (Jeune et con). Le titre a lui tout seul suffit pour résumer ma pensée.

On ne peut pas vraiment vous conseiller de venir le 2 mai pour voir le deuxième concert. Comme vous le savez, c’est complet. Par contre, Saez sera cet été dans plusieurs festivals. A voir si l’ambiance sera aussi chaude qu’aux Docks.

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