Rock Altitude 2017, samedi soir

D’entrée de jeu, les Atomic Shelter ont fait parler la poudre avec leur punk rock explosif sur la grande scène. Il faut dire que cela fait un peu plus de 15 ans que les Neuchâtelois fourbissent leurs riffs et cela se ressentait. Guitares incisives, basse implacable et un bûcheron aux fûts : il faut bien avouer que c’est bien fait et les premiers festivaliers se sont laissés séduire alors que le soleil commençait son lent déclin vers le soir.

Après cette débauche d’énergie, nous nous sommes rendus sous la tente de la petite scène pour aller écouter Alice Torrent qui a laissé s’envoler dans la tiédeur de cette fin d’après-midi sa pop-folk du plus bel effet. Alternant entre le trio féminin – basse, violoncelle, piano, voix – aux mélodies éthérées et mélancolique au format quatuor substituant le cello par une batterie et une guitare pour des tracks plus rock, ces jeunes musiciens ont su convaincre par leur talent. Il y a du Tori Amos dans la voix de la chanteuse et on sent bien une influence Regina Spector tout en ayant un univers qui lui est propre. Bref, il s’agit bien là d’une affaire à suivre ! 

Nous avons eu à peine le temps d’atterrir après ce moment suspendu que nos oreilles ont été appelées par les riffs bien lourds des Triggerfinger sur la grande scène. Le trio belge a attaqué directement à deux basses pour marquer son territoire : ils nous ont fait comprendre qu’ils n’étaient pas là pour faire de la figuration mais bien pour nous faire bouger avec leur blues rock flamboyant, limite un peu kitsch et scintillant comme les habits de leur frontman… Les gars sont des bêtes de scène et le public a bien répondu à l’énergie des Flamands ! 

Comme à l’habitude à ce moment là de la soirée, les groupes s’enchaînèrent sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle – ou une bière pour le coup. C’est au tour des Canado-Tessinois de Peter Kernel de s’emparer de la petite scène. Mélangeant pop arty à un petit côté punk, le combo nous a déversé leurs chansons acidulées durant presque une heure, non sans furieusement rappeler par moment les Blonde Redhead à leur époque moins pop. Il faut leur rendre grâce car ils ont bien fait bouger le public alors que le soleil se couchait.

Et voilà qu’il a été l’heure pour les papes de l’indus suisse de s’approprier la grande scène. Beaucoup ont fait le déplacement à la patinoire municipale du Locle pour voir les Young Gods. Il faut dire que le groupe a de nombreux fans et l’assistance était composée d’un joli mélange générationnel. Les Jeunes Dieux ont fait le show et enchaîné leurs titres pour le plus grand bonheur des petits et grands.

 Le moment tant attendu – par nous en tout cas – de la soirée, du festival même était enfin arrivé. C’était l’heure pour Boris de prendre place sur la petite scène. Un heure pour laquelle nous nous réjouissions mais pour laquelle nous nourrissions aussi quelque appréhension il faut l’avouer. Nous ignorions tout de ce qu’allaient nous proposer les Japonais : en effet, ils ont un peu près touché à tout, stoner, noise, doom et même une brève escapade pop – ce qui est très relatif quand même. Ils ont eu fait dans l’extrême par le passé, comme par exemple un LP d’une seule track noise de près de 45 minutes… Très vite nous avons été rassuré : point d’expérimentation extrême mais du drone très très lent et surtout lourd ! Et c’était très bon ! Cependant, comme toujours dans le cas de musique ‘extrême’, la réception auprès du public a plutôt été clivante et bon nombre de spectateurs sont sortis durant la prestation. Nous ? On a vraiment bien kiffé : nous n’avons pas été déçu du voyage ! Il fallait définitivement assister à la prestation de ces – oui ! osons le mot – génies !

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