Queens Of The Stone Age

 

Il y en a qui font tout pour plaire, d’autres plaisent quoiqu’ils fassent…les Queens of the Stone Age (acronyme QOTSA) font partie de ces derniers. Quand certains groupes s’obstinent à sortir des albums à une allure de métronome, QOTSA n’en font qu’à leur tête et réédite un de leurs albums pour la deuxième année consécutive : après RATED R en 2010, voici le retour de l’album éponyme QUEENS OF THE STONE AGE, sorti en 1998. En fait, ces rééditions sont l’occasion pour ces types, toujours très inspirés au vu des nombreux projets parallèles de qualité (Eagles of Death Metal, Them Crooked Vultures, The Dead Weather, Mini Mansions, Sweethead), de faire du live, boire, prendre des drogues ; bref, un bien beau programme. Et ça marche…Preuve en est au Bad Bonn Kilbi festival, dont la réputation n’est plus à faire.

La présence de QOTSA au Kilbi donnait une petite dimension supplémentaire au festival, tout en prouvant que ce dernier bénéficie d’une sacrée cote dans le milieu du rock alternatif et que la troupe de Josh Homme ne s’est pas consumée sous le poids du succès. En ce jeudi printanier, on sent que la majeure partie des spectateurs est venue pour la tête d’affiche : tout le monde attend et jette un coup d’œil ça et là sur les différents concerts, comme des petits apéritifs que l’on picore (voir notre chronique parallèle à ce propos). Quand arrive l’heure du plat de résistance, celui-ci se transforme en une véritable orgie de riffs malsains aux succulentes effluves psychédéliques…

 

 

Les gars tiennent la grande forme et Josh Homme est bien luné (ce qui n’est pas toujours le cas), on est gratifié de 1h30 de show efficace. La première moitié est totalement dédiée au premier album qui est passé entièrement en revue : "Regular John", "Avon", "If Only", "Walkin on the Sidewalks", "You Would Know", "Mexicola ", etc. Avec ses rythmes répétitifs et hypnotiques, cet album est clairement le plus stoner des cinq opus de QOTSA, et donc aussi le plus métallique…ce qui insuffle une tension permanente au concert. Dans ce premier set on relèvera "The Bronze", figurant à l’époque sur le premier EP de QOTSA, la légèreté de "I Was a Teenage Hand Model" mais surtout l’incroyable montée en puissance de "You Can’t Quit me Baby" (le meilleur morceau de l’album à notre goût) et la prestation du bassiste Michael Schuman. En définitive, ces 45 minutes nous confirme que la réédition de cet album est une rude bonne idée.

 

 

Avec le deuxième volet du live, QOTSA passe en revue quelques unes de leurs chansons les plus remarquées : "Turnin’on the Screw" et "Make it with Chu" d’ERA VULGARIS, le presque disco « Monsters in the Parasol » de RATED R, "Burn the Witch" et "Little Sister" de LULLABIES TO PARALYSE et enfin "Go with the Flow" de SONG FOR THE DEAF. Le public est comblé par une sélection qui prouve que les 5 albums de QOTSA, bien que partageant une infime ligne commune, ont chacun quelque chose d’unique qui les rend tous géniaux. Si on regrette l’absence de "Feel Good Hit of the Summer", "Misfit Love" ou "No one Knows", le concert se termine en apothéose. Après avoir remercié comme il se doit le Kilbi, QOTSA enchaîne avec "Song for the Dead" et crée une émeute…ce moment d’une intensité et d’une violence rare (merci entre autres à l’animal Joey Castillo) nous conduit jusqu’à un ultime soubresaut, ponctué par le dernier râle : notre mission sur terre est accomplie.

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