Primasch and the Tzigan Dream’s Collector

Un violoniste virtuose qui mélange son art à l’énergie rock n’roll. Voilà une idée qui peut surprendre. On avait déjà vu le violoniste pseudo-punk Nigel Kennedy faire des trucs barrés ou les irréductibles finlandais d’Apocalyptica reprendre du métal avec des violoncelles, mais un violon tsigane avec un groupe de rock, c’est une première.

Si les communautés roms ou tsiganes font régulièrement les titres de nos journaux, ce n’est malheureusement pas pour des raisons « musicales ». Et pourtant… le bagage culturel et musical de ces peuples est incroyable. Les musiques traditionnelles des pays de l’est de l’Europe sont grandement influencées par la musique tsigane, malgré souvent des peuples vivant ensemble qui se tolèrent à peine et ne s’apprécient guère. Bref… ne refaisons pas le monde, mais dansons plutôt avec Primasch sur une « Hora ».

 

 

Après une intro du plus de 5 minutes on entre dans le vif du sujet avec "Freylakh & Miserlou". De la vraie musique tsigane avec un violon qui va à fond et un premier hommage avec "Misirlou". Tout le monde connaît ce vieux morceau populaire grec, reprit maintes fois, dont notamment par Dick Dale que Tarantino a placé dans Pulp Fiction. Le début de l’album continue avec beaucoup de violon et le rock ne se fait pas trop sentir, on est vraiment dans de la musique traditionnelle balkanique. Et tout à coup au milieu de la piste 5, ("Moj Delibere", un titre serbe à l’origine) le violon devient électrique et le son change complètement. Ce registre plus lourd devient presque du metal tsigane ou du funk (The Sultan’s Throne, Odessa Bulgar), et nous rend quelque peu sceptique. C'est pareil pour plusieurs titres, comme "Sehnaz Longa", la première moitié est magnifique, mais le passage "experimental" au millieu n'est pas une réussite. Heureusement que le violon « classique » est souvent présent au long de l'album et donne les lignes mélodiques.

En écoutant le disque en entier, vous entendrez des petits hommages, assez rapides, mais bien vus. Hop, un riff à Hendrix discrètement posé (Fun Tashlikh & Badkhen Freylakh), un petit coup de Led Zeppelin (A Glezele Vayn) ou encore un solo de Gary Moore. Et pour les amateurs de musique balkanique, de nombreuses mélodies vous seront familières. L’expérience « Tzigan rock » est intéressante, mais si l'album ne s'écoute pas en boucle. La découverte vaut néanmoins la peine.

 

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3 comments

  1. Il me semble que le “Misirlou” du “Pulp Fiction” est la version surf de Dick Dale. C’est cette version qui est sur le CD de la B.O.

  2. Bien vu André, merci. C’est corrigé! A+

  3. Des liens que tu as laissé, je trouve ca intéressant, mais comme tu dis, je n’en ferais pas mon disque de chevet. Mais j’accorde une mention spéciale pour “the Sultan’s Thonre”. Une excellente intro!

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