Paléo 2015, mercredi

Mercredi 22 juillet, troisième soirée du Paléo festival. Bien reposés, c’est enthousiaste qu’on vient à cette nouvelle soirée prometteuse. Ce soir c’est la chanson française qui est à l’honneur : Yoanna, Arthur H, Luce et Mathieu Boogearts, ainsi que le folk : Angus et Julia Stone, Shake shake go, Putsmarie et bien entendu un icône de la musique britannique tant attendu: Sting.

C’est tout en intimité avec Yoanna qu’on débute cette soirée du mercredi au Club Tent. Garçonne (tête rasée) et féminine (longue robe rouge) à la fois, elle capte son public encore pas très nombreux en ce tout début de soirée. Avec plein de simplicité, accompagnée de son accordéon, elle entonne sans gêne les titres de son dernier album « Princesse ». Ses textes sont directs, puissants et sa voix nous captive. En effet, on aime son franc parler comme lorsqu’elle critique l’hypocrisie politique dans son titre « votations » : Les politiciens vont « … cracher sur vos restes un verre de champagne à la main ». Elle critique le dédain dans « le roi » mais aussi les angoisses de la vie (« J’ai peur »). L’accent est mis sur les textes qu’elle récite et chante à la fois.

On enchaîne avec Arthur H sous les arches. Sa ressemblance physique est frappante avec son père, Jacques Higelin ainsi qu’avec Gainsbourg. Sa voix éraillée nous rappelle également ces deux rois de l’interprétation et de la chanson française. La comparaison s’arrête là… de même que la chronique de ce concert. En effet, c’est un déluge qui tombe sur la plaine de l’Asse. Pauvre Arthur, il perd tout son public et son concert a dû être interrompu pour raison de sécurité ! On va donc s’abriter au plus vite, sortir le k-way et les bottes, car en effet en moins d’une demi-heure le terrain est totalement détrempé. Ah mais que serait un Paléo sans l’éternel bain de boue ! Notre abri se trouve être l’exposition de photo « Un autre regard sur Paléo ». On en profite pour faire le tour des photos de la vie à Paléo : camping, travail des bénévoles. C’est sympa, ça nous fait patienter jusqu’à ce que les trombes d’eau manquent de faire disjoncter le système électrique et qu’on se fasse éjecter de notre abri de fortune pour des raisons de sécurité.

L’averse ne passant toujours pas et la grande scène transformée en piscine, le concert d’Angus and Julia Stone tarde à commencer. Après un report de 15 minutes puis pour une durée indéterminée, c’est au bout de 45 minutes que les Australiens débarquent. S’ils sont connus pour le folk tranquille, c’est un rock bien énervé qui entame le set, façon de dire « ça suffit maintenant, place à la musique ! ». Après ce morceau, retour au folk blues des Australiens. Tantôt lui, tantôt elle à la voix, le peu d’instruments acoustiques, les grosses guitares et les solos aériens en ont étonné plus d’un. Il pleut toujours et c’est une myriade de pèlerines qui colorent la plaine de l’Asse au crépuscule. Le public a été séduit par leur performance qui semblait en vouloir plus !

Le duo Luce et Mathieu Boogaerts nous donne la pêche, le sourire et un baume au cœur. On oublie immédiatement qu’on est trempés jusqu’aux os et tout boueux lorsque le duo entame « Polka ». La fête se poursuit ! L’air coquin et le chant  théâtral de l’ex-gagnante de la Nouvelle Star sont  enchanteurs. Mathieu, le parolier se montre discret et met en valeur sa compagne musicale. Leur complicité se lit sur leur visage. Ce duo est extrêmement réussi entre l’expérience, la qualité des textes de Mathieu Boogaerts et la jeunesse fofolle de Luce. Cette dernière ayant étudié la flûte au  conservatoire nous fait quelques démonstrations sur certains airs. Comme pour son  chant, elle joue avec les extrêmes, pousse le son jusqu’à la cassure dans un intérêt  constant de mettre en scène sa musique.

Pendant ce temps, aux Arches, EZ3kiel prend place pour nous jouer son Lux. Après différentes expérimentations, le groupe revient maintenant à une approche plus électronique même s’ils continuent sur une base batterie, basse, guitare, piano. A noter que le précédent bassiste est passé aux lumières : en effet. Le groupe a offert un spectacle son et lumière. Si celles-ci donnent une dimension supplémentaire à leur musique et sont très réussies, il est parfois difficile de lire le panneau lorsqu’il y a des inscriptions. Le public se réservant pour Sting a préféré resté à l’abri autour des bars ou des scènes couvertes. Bien dommage même si on peut espérer que cela a fait gagner en popularité ces autres artistes.

Bon c’est pas tout ça mais la faim nous tiraille. Il est temps de bénéficier de nos accès Presse et d’aller se manger une bonne fondue à la ferme, bien abritée et au sec. Bien requinquée, je m’évade voir Hanggai. Le reste de l’ équipe Lords n’est pas très enthousiaste à aller voir jouer ces Mongols sur scène. Ils ont tout manqué ! Ce groupe tout à fait insolite nous en fait voir de toutes les couleurs. Sept sur scène, ils nous envoyent leur rock décoiffant avec brio. Alliant musique traditionnelle mongole et rock punk, le résultat scénique est décapant. C’est un vrai plaisir des yeux et des oreilles. On découvre en effet des instruments traditionnels des plus intéressants et aux sons chauds. Ces derniers s’accompagnent super bien des instruments électriques. Le chanteur arborant des lunettes de soleil pendant tout le concert a un petit air du chanteur sud-coréen Psy, célèbre pour son « Gangnam Style ». Le style musical n’a pourtant rien à voir. Les voix diphoniques et l’instrumentation asiatique rendent leur musique intense et profonde alors que l’influence occidentale donne du rythme et un son rock hyper entraînant. On est parfois pas loin du trip envoûtant. Le public est ravi et se laisse littéralement transporté

Avec les retards accumulés et le concert de Sting, ayant commencé à l’heure, on a raté le début. Pas de beaucoup, environ 5 minutes. Sting, barbu comme jamais et faisant l’effort de parler français, a délivré un set en forme de best of de The Police plus quelques-uns de ses titres les plus célèbres. Pêle-mêle, “Englishman in New York”, “So lonely”, “Message in a Bottle”, “Walking on the Moon”. Le public a eu droit à “Heavy Cloud No Rain” pour conjurer le mauvais temps – ce qui a fonctionné car il y a eu une accalmie à la fin du concert – et repris en cœur par le public. Le public multi générationnel connaissait par cœur les paroles des titres de The Police et à volontiers donné de sa voix. Navigant à travers différents styles et accompagné de musiciens brillants, Sting est passé du reggae, au funk, à la pop, un peu de jazz, le tout avec force de solos de tous les musiciens. Le set principal s’est clos sur “Roxanne” qui manquait encore à l’appel à ce moment-là. De manière subtile, Sting y a intégré au milieu le “Ain’t no Sunshine (when she’s gone)” de Bill Withers, du plus bel effet. Au premier rappel, le public a eu droit à “Desert Rose” et “Every Breath you take”. Le concert s’est clos sur un Sting ayant lâché sa basse pour une guitare acoustique pour jouer “Fragile”. Si cela a pu sembler être un peu facile à certains avec tous ces titres de The Police, je répondrais qu’il s’agit d’un choix assez logique vu la discographie du monsieur : c’est la setlist idéale pour un festival estival !

Fin de soirée des Lords trempés de la tête aux pieds en passant par le caleçon ! Mais la fête continue au camping !

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