Paléo 2015, jeudi

Après un mercredi difficile en raison de l’atmosphère orageuse et de la nuit houblonnée, nous démarrons cette journée du jeudi un peu sur les genoux mais tout excités à l’idée de cette soirée  bien rock / rock-folk. Avec enthousiasme, on retrouve les Duck Duck Grey Duck sous le Club Tent qui viennent nous présenter leur premier album. Guitares et basses visées sous le bras, batterie entre les jambes, le trio genevois arrivent à nous embarquer et à enflammer littéralement le Club Tent à gros coups de rifs rock bien distordants. Un véritable déluge d’énergie rock punk nous oblige à hocher de la tête à l’image du groupe.

Le chanteur était excité comme une puce, à sauter, danser, une pêche d’enfer ! Dur dur de le photographier ! Ce sont des titres relativement musicaux avec des arrangements bien construits qui laissent place aux improvisations du moment. Grosse reverbe, sons psyché et retours brutaux à la ligne de base font tout leur effet. Que demander de plus à un premier concert de soirée afin de nous mettre la patate. Les Duck Duck ont fait du bon boulot et on se réjouit de les revoir sur scène. C’est une belle découverte, un groupe à suivre, je vous le dis !!  C’est l’album en poche que nous continuons notre route du rock.  

Puis il s’agit de se diriger vers la grande scène où Gary Clark Jr se prépare à jouer. Ils sont 4 : Gary tout de noir vêtu du chapeau aux pieds, un lead guitare habillé tel Eastwood dans Le Bon, la Brute et le Truand, un bassiste sobre et un batteur avec un t-shirt des Stooges (!!!). Il entame de suite avec son titre le plus connu “Bright Lights”. Encore inconnu dans nos contrées et vu qu’il est encore très tôt, peu de monde de présent mais le public semble apprécier. Ça balance bien et on attendait ça : on bon gros blues-rock bien charpenté et avec de nombreux solos. Petit bémol néanmoins, Gary et son guitariste ont donné l’impression de se tailler la bourre pour les solos, si bien que et le spectateur et la régie se sont sentis un peu perdus pour savoir qui des deux faisait le show. On a eu droit à un concert blues rock bien efficace avec des sons traditionnels, voire Mississipi Boogie comme sur “Dont Owe You a Thang” ou encore bien lourd et puissant sur “Numb”. Si on en attendait beaucoup, l’attente a été à moitié déçue car si virtuosité il y a eu, on aurait aimé des solos furieux et interminables (oui on en veut toujours plus) ! Ce Gary-là est quand même vanté comme le nouveau Hendrix (et ça ce n’est pas possible !) et protégé de Clapton ou pas il fallait mettre le feu à la scène ! Bon, il s’agit peut-être de fan rage car ayant bouffé de la vidéo du monsieur mais il a donné l’impression de faire dans le contractuel. Est-ce que c’est à cause de l’horaire ? La chaleur ou la fatigue peut-être ? Qui sait ? Mais si c’est par caprice, c’est assez mal vu… L’alchimie a quand même fonctionné et c’était vraiment bien de le voir malgré l’impression de rester sur sa faim, à voir et à revoir en espérant le petit plus qui manquait ce soir !

Tout impatients on se dirige en avance vers la grande scène. Fans depuis ses débuts, présents à plusieurs de ses concerts au Paléo, puisque c’est un habitué, on ne veut pas en manquer une miette !  A peine arrivé sur scène, Ben Harper entame directement : "Diamonds on the inside". Ce choix de titre pour débuter est un peu surprenant. Relativement peu entraînant pour un public impatient. Le ton du concert est donné ! A la fin de ce morceau, Ben murmure un bonjour timide au public, tête baissée il enchaîne. Nous avons retrouvé la qualité musicale de Ben Harper comme on l’aime. Personne ne peut remettre en question son incroyable dextérité à la guitare et sa voix angélique, douce et sensuelle. On est toujours impressionnés par son jeu de lap steel guitar : "Homeless Child", "Roses for my friends". Ses sonorités de vibrage de cordes restent une signature spéciale Ben Harper. Une vraie complicité et harmonie sont présentes entre les musiciens des Innocent Criminals et la star préférée du Paléo. Malheureusement cette amitié entre eux ne communique pas du tout avec le public. L’enchaînement des morceaux presque sans un regard ou un mot au public est décevante. On ne le sent pas impliqué. Malgré quelques solos stupéfiants, on reste sur notre fin à "Roses for my friends" (septièmes titre du concert) où le solo tant attendu est littéralement zappé. Tu nous snobbes Ben ? Ou t’en as ras le bol de jouer aussi régulièrement au Paléo ? Ben Harper joue et chante de façon mécanique, certes ses titres sont bien rôdés, peut-être un peu trop ? Son manque d’enthousiasme se ressent inévitablement sur le public. Les gens sont silencieux, immobiles, ne chantent pas. Heureusement que le percussionniste a pris l’initiative de faire battre des mains les spectateurs sinon il n’y aurait eu aucun échange artistes-public. Par moment, le public n’applaudit même pas… On a l’impression que tout le monde aurait pu quitter le terrain que Ben ne s’en serait même pas rendu compte !!! Comme vous l’avez compris c’est terriblement déçus, voire en colère qu’on quitte le concert à la moitié. Autant écouter ses albums tranquillement dans notre salon.

Il est 23h40, la plaine de l’Asse est noire de monde, cheveux blonds, noirs, roux, gris, blancs, verts, petits et grands voilà Johnny qui est annoncé sur la grande scène. La foule est là pour lui, le monument du rock’n roll français, Johnny Hallyday. Vêtu de cuir, il entame son tour de chant par “Rester Vivant” (merci wiki). Puis il salue son public d’un « Bonsoir Nyon », presqu’ironique en écho à la gaffe restée dans les annales depuis 19 ans, et c’est parti pour le show Johnny. Parce qu’il s’agit d’un immense barnum ! Une section cuivre complète, quatre choristes et toute un floppée de musiciens pour nous livrer un rock’n roll mâtiné de blues et de rythm and blues. Quand il entame les accords de “Tennessee”, c’est tout le public qui chante de lui-même les premières phrases. On sent l’amour que lui porte ce public. Lui en est toujours ému semble-t-il. On est passé par un émouvant “Seul” et une reprise de “Everybody Needs Somebody”. Si le set est une espèce de best of, les titres emblématiques tardent à venir mais vu l’heure tardive pour certains, ce n’est pas si mal joué puisqu’une fois les plus connus “Que je t’aime” et “Allumer le feu”, qui ont tardé pour certains, joués, des spectateurs par grappes ont commencé à quitter les lieux. Pendant pas loin de deux heures, il a donné de sa vieille carcasse pour son public. Un petit message aux gens de Paléo, cela aurait été bien de remettre les écrans supplémentaires comme l’année dernière pour Stromae car sans nul doute beaucoup ont été déçu de ne pas voir leur idole.

Et on a terminé la soirée sur le hip-hop vitaminé de Chinese Man où le public plus jeune s’est rassemblé en masse pour écouter le projet français. Bonne ambiance et festivité au programme.

Pour les Lords, les meilleurs concerts ont été Grey Grey Duck Grey, Gary Clark jr et Hell’s Kitchen : ces trois groupe nous ont sans conteste fait le plus vibrer hier soir.

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