Owen Temple Quartet

Il faut respirer l’air pur avant d’entrer dans les catacombes morbides d’Owen Temple Quartet. Il faut être prêt à ne voir que les chaines qui claquent, savourer la rédemption comme seule alliée. Bref, s’abandonner à une musique sans visage. “Saeta“, premier morceau de l’album dévoile d’entrée l’énergie lugubre qui draine les sons écorchés du quatuor français. L’ambiance est intrigante, on croirait gouter aux litanies d’un Timber Timbre version punk. Difficile à classer donc. Quelle est la race de ces bourreaux qui semblent parfois souffler les cendres des indomptables Clash ? On a certainement une once de réponse avec ces guitares insoumises mêlées à la mécanique d’une basse rutilante sur “I Drink“ ou “The Remains“. Pourtant chaque sentier annonce une fausse piste, un cul-de-sac dont on ne revient pas.

Les secousses rythmiques rappelleront parfois la légende des Libertines mais Owen Temple Quartet nourrit principalement sa différence à la voix braque de son chanteur, Raphael Besson. Le type de timbre qui divise. On adore ou on régurgite. Mais on n’en sort pas indemne. L’atmosphère est déjà assez malsaine et voilà l’homme qui pousse toute son âme abimée dans un micro noyé de larsens. Owen Temple Quartet ressemble à une marche posthume, le pas rapide et dérangé. Surtout lorsqu’à l’écoute de “Perfect Life“ et de “My Wild Spanish Love“, l’influence de Television s’accroche à nos tympans. Loin de se résumer à une pâle copie, les références citées ci-dessus insufflent au quatuor un caractère bien trempé. Tant mieux pour le groupe qui se livre plus à la tempête qu’aux rivages éclairés. A s’en noyer d’ivresse.

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