Nick Waterhouse

Il était temps que l’on voit de nos yeux Nick Waterhouse. Si jamais ce nom ne vous dit rien, retour sur plus de 60 ans de musique. Tout a commencé au tout début des années 50, de l’autre côté de l’atlantique, quand Bill Haley, Elvis, Chuck Berry et Jerry Lee Lewis notamment ont développé un nouveau courant musical : le rock’n’roll. La suite de l’histoire vous la connaissez, avec l’apparition dans la décennie suivante de groupes désormais légendaires (Beatles, Beach Boys…), puis plus tard, l’émergence de courants dérivés et plus orientés (hard, glam, trash, prog…). Mais pourquoi ce petit rappel ? Tout simplement parce que Nick Waterhouse est resté bloqué aux origines du rock. Ce californien d’à peine 30 berges a débuté très jeune la guitare pour se pencher sur les classiques… des années 50. Oui, le petit Nick, 12 ans, préférait apprendre les morceaux de John Lee Hooker, alors que toi lecteur, au même âge, tu dansais sur “Panique Celtique” de Manau. A 16 ans, tu portais un sweet à capuche large en écoutant du Eminem, lui enfilait déjà une chemise vintage et une cravate et faisait presser son premier vinyle, un 45 tours composé avec ses potes de l’époque : The Intelligista.

Studieux, le jeune Nick continue ses études à San Francisco. C’est quand même pas dégueu. Sur son temps libre il devient DJ, et son crédo bien évidemment, c’est le vinyle, et les tubes qui ont bercé sa jeunesse. Là-bas il rencontre un certain Matthew Correia, dont nous reparlerons plus tard. Il a fallu attendre tout de même 2010 pour les grands débuts en solo de Nick. Sauf qu’un mec tout seul avec une guitare, ça ne suffisait pas. Il forme donc un backing band, The Tarots associés à The Naturelles, avec lesquels il tourne pour présenter ses nouveaux morceaux, notamment “Some Place”. Si en France Johnny Hallyday joue avec Larusso en première partie, lui s’entoure plutôt de types comme Ty Segall et Matthew Correia, frontman d’Allah Las, un groupe californien fraîchement formé. Il signe dès 2011 chez Innovative Leisure Records, un jeune label de Los Angeles comprenant dans ses rangs Hanni El Khatib, Bass Drum of Death et… Allah Las. L’année suivante il participe d’ailleurs à la production du premier LP de la bande à Correia. Touche à tout ce Nick.

Depuis 2012 il roule sa bosse et s’impose comme un des leaders du rythm and blues moderne. Trois albums, dont le dernier, “Never Twice”, qu’il est venu présenter au Café de la Danse fin janvier. Barbe bien fournie, Nick entre sur scène accompagné de ses acolytes, et dès les premiers riffs le public est conquis. Les morceaux sont efficaces, la set-list est imperfectible et assure une grosse ambiance même si forcément on ne s’attend pas à des pogos dans les premiers rangs ou à un bain de foule du californien. Et même s’il n’arrangue pas la foule comme pourrait le faire Pelle Almqvist, son charisme, sa présence scénique font le travail. Dans ce genre de soirée, c’est ambiance très lounge limite jazzy, les genoux qui remuent dans tous les sens et de légers hochement de tête d’arrière en avant. Avec décontraction, Nick Waterhouse alterne entre tubes incontournables (“Sleeping Pills”, “This is a Game”, ou “Some Place” par exemple) et d’autres qui vont bientôt l’être, issus de sa dernière pépite (“It’s Time” ou encore “Katchi”). Plus d’une heure de show totalement maîtrisé, avec en prime deux rappels. Si jamais par chance le californien repasse dans le secteur, n’hésitez pas un seul instant. Il fait partie des dix artistes à voir dans votre vie (si vous n’aimez que la brutalité à l’état pur, par contre, il est peut être un peu plus loin dans la liste…)

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3 comments

  1. Quelle inculture et racisme musical ! Larusso n'a jamais fait la première partie de HALLYDAY, au contraire de Jimmy HENDRIX, MAGMA, les VARIATIONS, PAUL PERSONNE, BERTIGNAC, NAWFEL, LUTHER ALLISON ETC, j'en oublie des centaines.

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