Impression confirmée d’entrée avec le ténébreux "Can’t Feel a Thing", la locomotive est alors lancée et ne s’arrêtera plus. La basse est lourde, la guitare et la voix sont distortionnées : le trio fait dans un garage-rock aux agréables relents de blues. L’harmonie du « Speedbox » qui suit n’en dément pas et ajoute une petite touche plus aérienne. Avec un "Black Days" à la mélancolie plus affirmée une transition commence à opérer et aboutira sur la rupture de "Acid Queen" et "It’s the Road that Makes the Song". Après la saturation des débuts, Navel nous offre un visage que l’on percevait déjà ça et là : un rock plus psyché et planant (mais aussi acoustique) qui rappelle que la chimie est peut être l’échappatoire aux pensées obscures. On redécolle avec "Free Land", enchainé par un étrange "Invisible" inspiré des haltes du groupe à Austin, la mecque du rock psychédélique texan

Navel

GARAGE ROCK L’ambiance est pesante… Cette
place St-Marc porterait-elle les stigmates du combat, à la manière d’un Londres
ou d’un Dresde des années quarante, ou est-elle l’expression d’un avenir
résolument noir ? Avec le cover-art de ce NEONOIR, les Bâlois de Navel
annoncent tout de suite la couleur : la musique sera sombre, le rock
crasse.

Impression
confirmée d’entrée avec le ténébreux “Can’t Feel a Thing”, la locomotive
est alors lancée et ne s’arrêtera plus. La basse est lourde, la guitare et la
voix sont distortionnées : le trio fait dans un garage-rock aux agréables
relents de blues. L’harmonie du « Speedbox » qui suit n’en dément pas
et ajoute une petite touche plus aérienne. Avec un “Black Days” à
la mélancolie plus affirmée une transition commence à opérer et aboutira sur la
rupture de “Acid Queen” et “It’s the Road that Makes the
Song”. Après la saturation des débuts, Navel nous offre un visage que
l’on percevait déjà ça et là : un rock plus psyché et planant (mais aussi
acoustique) qui rappelle que la chimie est peut être l’échappatoire aux pensées
obscures. On redécolle avec “Free Land”, enchainé par un étrange “Invisible” inspiré des haltes du groupe à Austin, la mecque du
rock psychédélique texan. Après un puissant interlude vient le temps des
reprises : Neil Young  sur un “Rockin’ in the Free World” plus sombre et bluesy et le chanteur folk
Townes Van Zandt avec le désertique “Hunger Child Blues”.

Un
véritable rock de synthèse pas nombriliste pour un sou

Arrivé à ce
stade, l’album est un sans faute : une réussite de variété et de
cohérence. “Come Into My Mind” augure d’une fin plus en
dents-de-scie et la machine montre des signes d’essoufflement. Avec “Blues On My Side », ce morceau nous laisse plus perplexe tout en
nous offrant de magnifiques passages aériens. La sauce reprend néanmoins sur “Rule to Follow” et le groupe conclut sur un “Waintin’
Travellin’ Thinkin’” qui nous rappelle que le Velvet Underground est l’une
des matrices de tous leurs courants d’inspiration.

Après un premier
album très grunge, Navel nous offre un projet plus ambitieux : un
véritable rock de synthèse pas nombriliste pour un sou, et ce n’est peut-être
pas pour rien que ce trio a été adoubé par les Queens of the Stone Age,
véritable maîtres en la matière. Le public romand pourra découvrir la noirceur brillante
de Navel ce mercredi 23 février au Bourg à Lausanne, concert pour lequel Lords
a eu bon nez de faire une opération spéciale. Des albums sont à gagner sur notre page concours.

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