Hier soir, entendez donc dimanche soir, s'est succédé une jolie suite d’artistes, disséminés entre les 4 scènes principales du Montreux Jazz. Qualité du côté du Miles Davis Hall, actualité au Café et partie de plaisir au Club

MJF 2009 – dimanche 5 juillet 2009

Hier soir, entendez donc dimanche soir, s’est succédé une jolie suite d’artistes, disséminés entre les 4 scènes principales du Montreux Jazz. Qualité du côté du Miles Davis Hall, actualité au Café et partie de plaisir au Club pour des audiences hétérogènes et inversément égales au talent: faible assistance du côté payant (Stravinsky Hall excepté), public en masse au Café et curieux bien heureux au Club. Expliquons-nous.

Le succès d’un groupe tient souvent à peu de choses ces dernières années. Prenez par exemple Naive New Beaters, de Paris, mais pas hautains pour un sous. Une sorte de Darkness de la crise, la promo en moins donc et en forcément plus malin pour s’en sortir. Créer le dialogue sur la véracité de la touffe du chanteur mais aussi sur leurs pseudos amusants (Martin Luther BB King à la guitare, David Boring à la voix et EuroBelix au clavier), alterner les chorégraphies sur solos de guitare pompiers, habillés en illuminés de Jakarta, le tout avec un rock assez frais pour retenir l’attention, un rap easy listenning pas franchement d’un sommet littéraire mais efficace. 100 personnes, pas plus, au MDH Club, isolées sous ce plafond si bas qu’il en devient vite étouffant, pour un dimanche soir bien tranquille du côté des quais. Naive New Beaters, plus Stereo Total que Passion Pit. Et, si le rendu est d’une légèreté peu promise à figurer dans les annales, le trio possède cette introspection que n’a justement pas les New-Yorkais de Passion Pit.

 

Pourtant, c’est d’eux qu’il s’agit quant à raffler la mise. Moins sympathiques, plus névrosés que les francophones, Passion Pit laisse perplexe quant à son aura. Ils ont une poignée de tubes (“Make Lights”, “Little Secrets”, “The Reeling” et l’excellent “Sleepyhead”), soit. Ils ont un public cible plus large que MGMT. Mais si MGMT laisse croire à une certaine création, Passion Pit sonne creux ou, au mieux, faux, car trop dépendant d’un style actuel à la mode. On a beau s’y faire à cette voie aigüe de Michael Angelakos, aux claviers mais vraiment au délà de tout bon goût – à y achever sur place Nicolas Ungemuth – d’un son trop studio pour être honnête, spontané et donc direct, rien n’y fait, le succès de Passion Pit dépasse l’entendement. Et le public était content… « Ils ont juste des bons morceaux ». Peut-être. Peut-être pas empathie envers Angelakos pour qui, avec les filles, ça ne doit pas être facile tous les jours. « Oh, même pas, me répond ma chère voisine, il est pas mal tu sais » (prenez un ingé son sommairement résumé, barbe, cheveux bouclés trop longs et habillement sommaire). Non, vraiment, ces gens ont le mérite d’exister pour encore et toujours prouver que tout ne tient qu’à un fil. Par ailleurs, l’interview du batteur est à retrouver ici.

 

Dans un genre plus subtile, Emily Loizeau et son groupe ont intimement partagé de bien belles compositions au Miles Davis Hall (un “Sister” siffloté par l’assistance, un “Sweet Dreams” de Eurythmics clotûral à en frustrer Nouvelle Vague). Le bon plan de la soirée avec une performance dans la plus pure tradition montreusienne. Un peu de velour, de bons musicos, proximité et qualité. Malheureusement, Alela Diane – très au fait, peut-être trop proche de son album – et finn&Eicher – manqué pour cause de concert simultané de Passion Pit – étaient passés avant elle, dispersant au fil des minutes un public sage car plus vieux que celui d’en bas, là où c’est gratuit.

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