Merz

Car si Merz, ne sort que son 4ème album en 13 ans d’activité, il n’en reste pas moins un artiste de talent capable de nous emporter dans son univers électro-folk à chaque nouveau disque. Et avec NO COMPASS WILL FIND HOME la recette fonctionne une nouvelle fois parfaitement. Créé dans le canton de Berne où il réside actuellement, il y a mis toute sa passion pour l’Helvétie, en tout cas, tout ce qui était acceptable. De la pochette illustrant une figurine d’alpiniste au pied de l’Eiger, jusqu’à nommer un titre du nom d’une petite bourgade au pied des alpes bernoises. Mais Merz n’a pas pu aller plus loin, car il n’a pas oublié ses origines et son enfance passée dans le Yorkshire avant de se déplacer vers Londres. Et sa musique en est nettement plus influencée que par le traditionnel cor des Alpes. Cet album, ne fait pas exception, de l'électro-folk bien ficelée, s’écoutant aisément, permettant de rassembler les fans du premier genre et ceux du second. Sachant passer de l'un à l'autre fort admirablement, capable de les mélanger subtilement où beaucoup plus méchamment, ce bidouilleur hors pair arrive à donner une cohérence remarquable à cet album. Dans une lignée proche du dernier Sufjan Stevens, Merz à su rendre NO COMPASS WILL FIND HOME moins complexe et exigent ; plus mélodique, plus accessible et plus ouvert que ce que l’américain avait proposé avec THE AGE OF ADZE. Donnant au final un melting-pot des genres, léger et fleurant bon le printemps et qu’il suffit de respirer à grand nez.

 

 

Bref un disque qu'il nous devait de découvrir en live. Nous avons donc profité de son passage à Lausanne pour assister à la première présentation de l'album en terre romande. C'est dans l'ambiance feutrée du théâtre du Bourg que Merz, accompagné sur scène pour la première fois de Julian Sartorius, batteur sur l’album, nous ont proposé une brillante prestation! Alors certes tous n'est pas encore réglé, surtout au niveau des transitions, peut-être un peu nerveux de voir l’accueil que le public réservera à ce nouvel album. Mais il ne fait aucun doute que lorsqu'il arpentera les salles à l'automne, ses représentations bien rodées seront incontournables. De l’intro tout en douceur et en subtilité d’ "Arrows" parfaitement calée avec l’ambiance des lieux, le duo nous fait rapidement passer à la vitesse supérieurs avec l’énergique "Judge", glissant petit à petit vers les titres plus électro. On comprend alors pourquoi "Toy" a déjà été désigné comme l’un des titres majeurs de 2012 par l'un des chroniqueur du Guardian. Avec un Sartorius maintenant une base rythmique impressionnante, reléguant presque son leader au second plan, l’album est décortiqué jusque dans les moindres recoins intercalés, ci et là, par 1-2 morceaux plus anciens.

Mais la soirée atteint son firmament lors d’une intro rythmique d’anthologie. Tellement impressionnante qu’on a oublié si c’était celle de "Our Airman Lost" de "Credo" ou encore de "Toy". Mais peu importe, la batterie a fait le show, laissant pantois une assistance qui aurait mérité d’être plus importante. Une fois les deux rappels effectués, le concert se termine et nous sépare d’un duo qui a assuré une prestation dense, intense qui aura permis de mettre encore plus en valeur cet album et de lui donner un volume supplémentaire. On pourrait épiloguer encore des heures sur les qualités de l'album et la force de la représentation mais nous nous contenterons de dire qu'il suffit d’acheter l'album et voir Merz sur scène pour que même les plus hésitants rallient notre avis.

 

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One comment

  1. Merz n est pas connu à la hauteur de son talent. Devrait être distribuer plus largement y compris en téléchargement légale pas seulement en boutique.

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