Pour qui connaît un tant soit peu Liars, le spectre musical est large, très large. Certes, mais il reste un dénominateur commun:une force indomptable pour ce trio new-yorkais dorénavant terré à Berlin. La rigueur lui sied à merveille.

Liars

Pour qui connaît un tant soit peu Liars, le spectre musical est large, très large. Certes, mais il reste un dénominateur commun: une force indomptable pour ce trio new-yorkais dorénavant terré à Berlin. La rigueur lui sied à merveille.

 

Premier album « américain » pour le trio et une évidence saute aux yeux dès la première écoute : c’est pas évident ! Non, ce n’est pas évident d’entrer dans ce cinquième album de Liars, musique bruitiste ou noise, électronica, punk, krautrock et que sais je encore, tout ici est fait pour faire fuir l’auditeur peu persévérant et il est difficile de blâmer ceux qu’on ne reprendra à remettre la galette dans la platine après une première écoute distraite.
Pour les autres, dont les fans inconditionnels, ils se rendront rapidement compte que l’on a ici à faire à un condensé de tout ce que Liars à produit jusqu’à maintenant, du furieusement groovy “They Threw Us All In A Trench And Stuck A Monument On Top” au plus décharné “They Were Wrong, So We Drowned”. Bref, un passage en revue de tout ce que le rock, mais bien au delà, a pu produire comme extrémités. Entre neurasthénie maladive et démence agressive, mis en relief par des instruments plutôt inattendus dans un trio initialement vu comme experimentalo-punk. Jugez en plutôt : cordes, basson, piano et quelques autres sonorités inidentifiées, oui, Liars peut encore surprendre en 2010.

 

 

 

Oui, Liars peut encore surprendre en 2010

 

On aura assez mis en garde comme ça, mais certaines consignes valent la peine d’être rappelées, nous ne sommes pas ici en présence de pop immédiate mais bel et bien d’un album qu’il faut apprendre à apprivoiser avec le temps. Il faut laisser son cerveau s’habituer aux brutaux changements d’ambiances, aux sonorités à la limite du dissonant, à la rage la bave aux lèvres, l’atmosphère urbaine étouffante. En un mot, tous les hommes de cette planète le savent, quand on apprend à se raser, on se coupe souvent, puis, au fur et à mesure, on gagne en dextérité et la lame passe de plus en plus sereinement et c’est un plaisir de resentir une peau de soie à l’issu de l’opération. Il en va de même avec ce SISTERWORLD, tranchant, désagréable au début, chaque écoute révèle de nouvelles subtilités qui, mises bout à bout, révèlent une oeuvre majeure et, finalement, hautement addicitive, pour peu que l’on sache lui donner sa chance.

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