Après un premier album éponyme sorti en 2007, Le Loup, de Washington DC revient avec FAMILY, somptueuse incantation intemporelle. Ce groupe quasi inconnu en Europe est à écouter au plus vite.

Le Loup

Après un premier album éponyme sorti en 2007, Le Loup, de Washington DC revient avec FAMILY, somptueuse incantation intemporelle.  Ce groupe quasi inconnu en Europe est à écouter au plus vite.

 

Le LoupA la base du projet Le Loup, Sam Simkoff s’occupant des claviers et autres banjos. Un drôle de meneur avec un avertissement clair (donné dans les pages des Inrockuptibles il y a peu): « J’encourage tous ceux qui vont écouter cet album à être patients – il y
a beaucoup de différentes couches de son sur chaque piste, et il faudra
sûrement du temps et une écoute très active pour arriver à tout
entendre, d’autant plus que les chansons ont tendance à changer de
personnalité et de sens à chaque écoute. Et aussi, si vous pouvez,
utilisez des écouteurs ». Il n’a pas tort le chef de meute avec un album très différent du premier LP sorti en 2007, THE THRONE OF THE THIRD HEAVEN OF THE NATIONS’ MILLENIUM GENERAL ASSEMBLY. Comme pour mieux rappeler ses nouvelles dispositions, il laisse un témoin ultime de son premier essai en débutant ce FAMILY par l’accueillant “Saddle Mountain”, au banjo et tout en choeurs, presque solennel.  Ne pas s’attarder sur ce titre cependant: le reste est d’une incommensurable hauteur, à l’instar du titre suivant “Beach Town”, presque psychédélique tant son folk sympathise avec le tribal et les multiples couches, chanson triste pour les gens heureux. Plus optimiste, “Grow” démarre une valse colorée portée par les voix du groupe. Somptueux. 

 

 

Le Loup n’est jamais aussi bon que quand il y va à l’instinct, sincérement et simplement

 

 

“Morning Song” part d’un quartet d’instruments en acoustique pour finir en orchestre. La plus belle réussite vocale de l’album mais malheureusement gâchée par une évolution peu claire de l’instrumentation, une hésitation qui, au lieu de boucler royalement le morceau, nous laisse sur notre faim. Une demi-mesure qui, hélas, se retrouve parfois dans ce LP. Défauts de jeunesse ? En vulgarisant le propos, on pourrait croire qu’on a ici affaire à un croisement de Fleet Foxes et d’Animal Collective, les chansons en moins. Sauf que Le Loup a des ressources. On préfère ainsi nettement la chanson titre de l’album, “Family”, qui débute sans prétention pour ricocher joyeusement sur une joute vocale du groupe au complet dans une atmosphère éthérée, s’évaporant avant qu’on n’ait pu photographier sa beauté. Ici, l’exercice est donc réussit. Requinqué, on aborde avec confiance le triomphal “Forgive Me”, enregistré en une prise, en toute décontraction et qui nous fait oublier des influences lourdes à porter pour le groupe. Les choeurs s’emportent. On invoque ici les grands esprits, c’est impossible autrement. Le Loup n’est jamais aussi bon que quand il y va à l’instinct, sincérement et simplement.

 

 

Le Loup

 

 

Le quasi instrumental “Go East” est lui plus évocateur d’un grand format loins de leur Etat américain, de Washington DC, une pellicule humblement ressortie pour en effectuer une somptueuse évocation, où les voix sont un nouvel instrument au service du grand orchestre. “Sherpa” entame la dernière partie – très dense – de FAMILY. Quand le groupe au complet se met à chanter profondément, on ne peut que lever les bras au ciel et les rejoindre. On n’est plus très loin de l’excitant “Brother Sport” d’Animal Collective… “Neahkanie” reprend lui le thème de “Beach Town”, les paroles itou, donnant un supplément de personnalité à l’album. Sam Simkoff s’explique: « nous étions intéressés par le fait de prendre ces paroles et la
structure général de la mélodie, et d’en changer le poids émotionnel en
changeant tout ce qui les entourait ». Pour terminer ce LP de haut vol, “A Celebration”, tout en percussions, comme si 50 indiens mettaient la main à la pate simultanément. Comment dans chaque morceaux, hormis peut-être “Morning Song”, il y a cette chaleur dans les morceaux de Le Loup qui nous permet d’entrevoir l’hiver avec confiance mais aussi avec ingénuité. « On ne voit qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux » disait Saint-Exupéry. On remet donc ce FAMILY au début pour une écoute sans fin, en décelant à chaque reprise une nouvelle perle…

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One comment

  1. http://www.hop-blog.fr/
    Une des belles réussites du label Talitres en 2009 ! je le recommande aussi chaudement.

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