Derrière ce nom bizarre, se cachent deux garçons et une fille mais pas de basse. Les 3 jouent une pop indé reprenant les moindres caractéristiques du genre. Et comme dans toute musique pop, c’est l’émotion qui décide d’un groupe s’il ennuie par son côté déjà-vu ou si sa sincérité touche juste.

I Heart Hiroshima

INDIE Derrière ce nom
bizarre, se cachent deux garçons et une fille mais pas de basse. Les 3 jouent
une pop indé reprenant les moindres caractéristiques du genre. Et comme dans
toute musique pop, c’est l’émotion qui décide d’un groupe s’il ennuie par son
côté déjà-vu ou si sa sincérité touche juste.

On aura beau dire que le son de I Heart Hiroshima est
particulier parce que le groupe n’utilise pas de basse, à l’écoute on se
retrouve face au typique cd d’indé pop : des mélodies faciles, des chœurs
rageurs, voix féminine et masculine qui s’échangent, et jusqu’à la pochette, au
demeurant très jolie, prête à être imprimée sur des T-shirts à la fin du
concert. Bref, I Heart Hiroshima ressemble à s’y méprendre à tous ces groupes
qui agasse par leur niaiserie posée et leur manque totale d’originalité. Mais
la pop, même indé, a ses raisons que la raison ignore. Qu’est ce qui fait que
quand on écoute « David Bowie I Love You (since I was six) » du Brian
Jonestown Massacre, on a envie chialer alors que quand c’est « Stop Crying
Your Hearth Out » de Oasis qui passe, on s’ennuie ? Ca ne tient à pas
grand chose, à ce presque rien qui fait pourtant tout, ce surplus d’émotion,
cette sincérité au fil du rasoir qui te coupe le souffle.

Un groupe qui en a

 


Les groupes qui arrivent à exprimer cette émotion ne sont
pas si nombreux et I Heart Hiroshima en font partie. Dès « Count Me
In », la simplicité de la mélodie, la voix masculine chevrotante et sa
réponse féminine forment un cocktail pop imparable. Et pour ceux qui hésitaient
encore à se laisser aller, « Got Out » vient faire tomber les
dernières barrières avec un départ où l’émotion commence si fort qu’on dirait
presque du WU LYF. C’est bon et en même temps c’est si simple, on croirait
plutôt entendre un petit groupe du coin qu’un trio australien. On ne peut ici
que louer la production qui parvient à faire sonner The Rip d’une façon où la sincérité est préservée comme par miracle.
Avec « Shakeytown », on tient un troisième tube en trois chansons,
mais cette fois c’est la voix féminine qui domine. Cette alternance entre voix
masculine et féminine fait partie des qualités qui donnent à The Rip une forte diversité. Après ce
début qui aura réussi à faire trembler la corde sensible de beaucoup, l’album
continue son chemin, sans surprise mais sans déception. Bien sûr, certaines
chansons sont un peu moins biens (« Old Tree »), d’autres peut-être
trop évidentes («The Corner » et sa guitare très Kings of Leon), mais
l’ensemble se révèle de très bonne facture, avec toujours cette émotion et
cette sincérité restée intactes, à tel point que les chansons résistent à
plusieurs écoutes. Ainsi, on trouve plusieurs bijoux comme les très Sonic Youth
« Ocean » et « Sisters », l’excellente « The
River » ou encore l’entêtante « Who I Was ». I Heart Hiroshima
portent bien leur nom avec un cœur capable d’explosion émotionnelle atomique,
ils réussissent un petite miracle : en écoutant The Rip, on a l’impression que tout est nouveau dans la pop indé.

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