Encore un groupe français qui chante en anglais. Et oui, à croire que le rock français ne trouve une sorte de renouveau que parce que les paroles sont dans la langue de Shakespeare ou de Bob Dylan. On pense évidemment à Phoenix, Aaron ou Stuck In The Sound.

Hushpuppies

Encore un groupe français qui chante en anglais. Et oui, à croire que le rock français ne trouve une sorte de renouveau que parce que les paroles sont dans la langue de Shakespeare ou de Bob Dylan. On pense évidemment à Phoenix, Aaron ou Stuck In The Sound. C’est surprenant, les Hush avaient sorti un album pas mal du tout en 2005, mais ces petits gars de Perpignan n’avaient pas pour autant prouvé leur pérennité dans le rock. On se souvient de l’enthousiaste You’re Gonna Say Yeah, très british, très sobre, très bien. Cet album se range moins dans la nostalgie des années 1960 que dans le presque garage rock des années 2000. Mais pas seulement. Il y a des accents de rock américain, notamment avec le très Strokien "A Trip To Vienna". Il y a aussi des influences néo-punk, avec une touche d’indie, par exemple la chanson "Lost Organ". Entre Pink Floyd, Radiohead et Metallica, la chanson "Down, down, down" tient du miracle musical. On se demande comment il a pu être écrit de ce côté-ci de la Manche, mélancolique, avec un rythme lent, une atmosphère brumeuse
Ce set est motivant comme une journée de soleil en plein hiver. Si on peut être un peu agacé par une omniprésence très new-yorkaise du clavier dans l’ensemble des morceaux, c’est aussi lui qui fait l’originalité du groupe. A mi-chemin entre l’Angleterre et les US pour la musique, avec des textes souvent désabusés, mais recherchés, les Hushpuppies montrent une facette un peu nouvelle du rock français, flagrante dans Hot Shot ou Broken Matador dont le gimmick est excellent. Le rock des années 2000, c’est peut-être ça, finalement. Comme la société, il prend des aspirations lointaines qui lui conviennent, et en fait du beau, du choc, du durable.
Pourtant, de cet album, on retiendra avant tout l’entêtant single "Bad Taste And Gold On The Door", dont la première phrase fera sourire plus d’un fan de rock, «I want my Kate Moss». De la tradition française, les Hushpuppies ont gardé le goût des paroles engagées, ou simplement poétiques ou simplement sensées. Entre les Kinks et Gainsbourg, finalement, les Hushpuppies n’ont gardé que le meilleur. C’est en anglais? Et la francophonie, dans tout ça? Et alors? Sérieusement, on s’en tape. Ça sonne bien, c’est rock, et n’est-ce pas le principal? A priori, si. Honnêtement, ils ne révolutionnent pas le rock global, mais dans l’hexagone, un groupe comme celui-ci est un petit bijou à chouchouter. Ils ne sont peut-être pas les meilleurs représentants de la culture française, nonchalants comme des sujets de Sa Majesté, chantant dans son idiome, mais quel chemin de Perpignan à Londres, où ils ont fait il y a quelques années un concert dans un bus rouge! Vivement le troisième album!

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