His Electro Blue Voice

Le disque d’His Electro Blue Voice est à l’image de sa pochette. Au premier coup d’œil, il se passe quelque chose et à la première écoute, on n’est touché par ce qu’on entend. Certains seront dégoutés par la pochette, d’autres vont adorer. Certains seront choqués par ce qu’ils vont entendre et d’autres seront accros. Le trio italien ne fait pas dans la douceur ou que très rarement, et même lorsqu’ils relâchent le tempo, ils s’arrangent pour créer une ambiance particulièrement inquiètante. Leur rock qui se réclame à la fois noisy, punk et post-punk est la quintessence d’un revival 90’s où se mêlent guitares saturées, cris alarmants et ambiances malsaines.

Les Italiens ne perdent pas de temps. Ils délivrent seulement 7 morceaux en 33 minutes, mais cela suffit largement pour se prendre une belle paire de claque. RUTHLESS SPERM est très bien pensé. "Death Clim" en première plage donne le ton du disque et joue véritablement son rôle d’ouverture. C’est intense, concis et laisse présager quelque chose de terrible. "Spit Dirt" qui suit est le titre incontournable. On passe par plusieurs états. Il y a d’abord ce riff répétitif et ce sentiment d’apocalypse durant 3 minutes, puis un passage psyché (space rock) où la basse a toute son importance. On monte alors en intensité, sans toutefois finir en apothéose, quelques bruits électroniques concluent ce titre de 8 minutes. La suite est plus classique, on entre dans le cœur du disque avec "Sea Bug", "Tumor", "The Path" et "Born/Tired". A coup d’éructations vocales et de guitares cinglantes, le groupe affirme son style et son affiliation. On aurait envie de citer Metz, Jay Reatard ou encore Sonic Youth, mais comme ça, juste pour les citer… car ce que fait His Electro Blue Voice est assez unique en soi.

L’album se termine de manière improbable avec "Red Earth". Un titre calme, planant qui fait honneur à la vague new-wave et post-punk. Une ambiance un peu sombre quasiment tout le long et un final un peu barge. Pour atteindre la perfection, le groupe aurait pu soigner certaines fins de morceaux, car les titres particuliers tels que "Spit Dirt" ou "Red Earth" pourraient aller encore plus loin dans l’expérimentation et le délire. Ils se finissent en queue de poisson et nous laisse quelque peu sur notre faim. On pinaille, mais rassurez-vous, on est déjà très enthousiaste après ces nombreuses écoutes.

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