Hemlock Smith

Une entrée en matière douce et voluptueuse avec le morceau éponyme, le piano envahit la pièce à lui tout seul. Les notes sont aussi volatiles que de la fumée de cigarette, on se croirait dans un bar plutôt classe des années 40. Un « travail autour du vide » qui met très bien en valeur la subtilité et le placement des notes. Sur "Not Amused", les cordes pincées du violoncelle donnent une touche d’originalité, se mariant parfaitement à l’univers de Michael Frei. Si le titre "Death Ain’t Got No Mercy" vous rappelle un morceau de Gary Davis, c’est normal. C’est la touche blues délibérée d’Hemlock Smith. Très relaxant, la voix plutôt aigue n’est pas celle qu’on s’attend à entendre avec ce style, mais tout colle néanmoins parfaitement, là est la surprise. Le petit cadeau, c’est l’harmonica qui vient se glisser discrètement au second plan. "The Leper Dogs Of May" est la première pointe de mélancolie de l’album. Les violons sanglotent, comme on aurait pu prévoir. Un morceau un peu plus banal, mais néanmoins réussi. Bon, on espère quand même que le titre suivant ramènera la joie. Raté. Sur "Let It Rain", les instruments rentrent chacun leur tour dans une harmonie relaxante, mais on est à deux doigts de se lasser. Vite vite, de l’énergie !

 

 

Changement de monde opéré avec "The Story Of Cpt Death". Ce morceau est la chute sensuelle dans le monde du danger et du mystère. De la délicatesse, une voix qui murmure mais reste ferme… un équilibre délicat très bien maitrisé ! Demain on se met à l’anglais, parce qu’il faut absolument savoir ce qui est arrivé à ce capitaine. Du suspense autour d’un feu de camp, de la tension autour d’une table de poker, votre imagination vous emmènera où vous le souhaitez, portée par le talent de Hemlock. Ah, enfin une chanson en français ! "Je N’ai Paris". Il faut croire que cette langue n’inspire pas la joie, mais Michael Frei jongle très bien avec les mots, c’est un plaisir de tendre l’oreille. À ne pas écouter si vous avez des pensées suicidaires. Quant à "Caterpillar", «La chanson ne contient pas de refrain parce que certaines existences ne connaissent jamais de passages où l’on se sent bien. » déclare Michael. Que de pensées négatives. Le saxophone de "Train Song" nous ferait presque sentir les secousses des rails fragiles, tandis que "The Noisemaker" et ses rythmes saccadés font référence à la mécanique du début du XXe siècle. Un morceau sombre et mystérieux, mais comme tout le reste de l’album, agréable et captivant.

La douceur qui se dégage de cet album vous transporte dans un tel état second que vous oubliez même que la musique est là. Ou alors tout le contraire, on déteste cette lenteur. Dans quelle catégorie êtes-vous ?

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