Hellfest, samedi 21 juin… fête de la musique

Malgré toute la bonne volonté du monde, je ne parviens pas à me lever pour aller voir les « jeunes loups » de Darkness Dynamite dont on me dit tant de bien depuis des mois, mais je suis présent pour Skid Row qui investissent la Mainstage 1 avec un « Let’s Go ». Tout d’abord celui des Ramones (sur une bande sonore) puis le leur, extrait du dernier né UNITED WORL REBELION: CHAPTER ONE. Pour ma part, je suis assez convaincu par ce Hard Rock vitaminé et rentre dedans, mais pas sur la Mainstage à 13H30 et en plein cagnard, de surcroit. Ce n’est que mon avis mais le groupe aurait gagné en puissance et en crédibilité, en jouant en fin de soirée sur la Warzone, mais bon…

La prestation est de bonne facture, le public a répondu présent malgré les excès de la veille, que je ne raconterais ici, sous aucun prétexte. La chaleur toujours la chaleur… difficile de trouver de l’ombre. Le moindre mètre carré d’ombre est jalousement gardé. Quelques festivalières osent faire tomber le soutien-gorge, pour le meilleur parfois, et d’autres, pour le pire. J’ai le temps d’aller me désaltérer en mangeant un poulet médiéval accompagné de ses frites avant de rejoindre le prochain groupe. C’est pour moi l’occasion de constater que les points d’eau et les bars/restaurants sont nombreux. Peu d’attente, festivaliers polis et enclins à la discussion, restaurateurs patients et souriants. Bref, côté organisation interne, tout ceci tient tout-à-fait la route. Il y a toujours un coin de table à partager, un pichet dans lequel taper lorsque le vôtre est vide ou encore une bonne surprise, comme ce barman qui, me voyant un peu fatigué, m’a gentiment offert un café.

Il est déjà 16H00, je rejoins l’espace VIP ou la conférence de presse de Skid Row se termine, je croise quelques amis photographes, on discute quelques instants, et c’est déjà l’heure d’aller applaudir Extreme. Ne comptez pas sur moi pour en dire du mal, c’est l’un de mes groupes favoris et en plus de cela leur prestation fut excellente à tout point de vue : le son, le jeu de scène de Bettencourt et Cherone, ce dernier très en voix ! Bien entendu, l’album phare PORNOGRAPHITTI est très représenté. Tous les titres font mouche « Decadence Dance » hyper carré, millimétré nous montre que la redoutable section rythmique composée de Figueiredo (batterie) et Badger (basse) n’a rien à envier aux monstres (et je pèse mes mots) que sont Cherone et Bettencourt. C’est simple, rien à redire. Bettencourt a toujours autant la classe, le cheveux impeccablement coiffés et parfaitement lisses, la maîtrise technique du gaillard fout le bourdon tellement les morceaux sont exécutés avec facilité. Pour preuve, la fameuse du « He Man Women Hater » au cours de laquelle le « beau gosse » de Boston nous montre qu’en plus d’être un technicien, rythmicien, compositeur, parfois chanteur et aussi un sacré « guitar hero ». Quelle leçon de groove les amis et aussi, quelle classe des bonhommes. Ces 55 minutes sont passées trop vites. Bref, le temps de passer sur la Mainstage 1, c’est au tour des marseillais à Clisson (mais j’y pense, ça pourrait être le titre d’une émission de télé ça…) de Dagoba d’entamer un set carré de chez carré. Le groupe est attendu et la foule agglutinée reprend en chœur les hymnes que sont «  I Reptile » ou encore « When Winter ». La discographie des marseillais est bien représentée et je me rends compte que techniquement, le groupe envoie beaucoup mieux que leurs pères spirituels de Fear Factory. Et oui, il faut bien le dire, Franky et Shawter tiennent méchamment la scène, la maîtrise de l’alternance voix claire/hurlée qui ne faiblit pas, et les breaks martials y sont pour beaucoup. Même les titres les plus anciens comme « The Man Your Not » ou « It’s All About Time » fonctionnent à la perfection sur une grosse scène comme celle de Clisson. J’ai eu la chance de voir Dagoba plusieurs fois en concert, je me fais toujours la même réflexion : ce groupe est hyper sérieux dans sa démarche, c’est pour cela qu’ils ont tant de succès. La France a de la chance d’avoir parmi ses représentants, des types aussi pro. Très bon set, donc.

Fin du concert, il est 18H40, et il me faut boire abondamment de l’eau, si je ne veux pas terminer comme les quelques festivaliers ayant abusés des bonnes choses et qui, désormais roupillent sur un sol poussiéreux et sec comme un coup de trique. Je suis heureux d’avoir sélectionné des tee-shirts clairs au sein de ma garde-robe, le soleil est encore haut et ceux d’entres le festivaliers qui arborent des couleurs sombres font la grimace mais résistent avec force et honneur, qu’on se le dise. Je croise un magnifique festivalier déguisé en DSK, peignoir et pantoufle, qui s’amuse à ouvrir son peignoir et laisser entrevoir un attribut géant (en plastique…) tombant sur le sol, rien que ça ! Ça et là des poitrines sont dénudées, j’aperçois même un citoyen en slip kangourou, un autre en string. C’est aussi ça le Hellfest, un joyeux carnaval.

Les peaux rougis par le soleil (et la tise) au zénith, il me faut constater une recrudescence de moustache, de gilet en cuir, et de lunettes noires. Et bien oui, Deep Purple est dans la place, ayant au passage drainé un public d’expert, plus mur que celui croisé depuis le début des hostilités. C’est un honneur de voir de telles légendes sur ces lieux maléfiques (dixit Mme Boutin) et d’avoir la chance d’entendre « Hard Lovin’ Man » ou « Lazy » titre ô combien célèbre du fameux album MACHINE HEAD. Le groupe est très en forme, Ian Gillan nous montre qu’il sait encore brailler et adoucir sa voix avec le swing qui le caractérise. Mais voilà, la foule venant de se prendre des kilos de son dans les esgourdes ne semblent pas toujours réceptive, surtout les plus jeunes. Il m’arrive même d’entendre à quelques mètres de là, une réflexion philosophique d’envergure: « oh mais ils sont vieux les mecs! ». Oui, ils sont vieux mais ils envoient le bois petit con ! Paice et Morse ont le rythme dans la peau. Il faut voir comment Paice assène ses breaks, notamment sur le tube interplanétaire « Hush » avant dernier titre du set des britanniques. Il tabasse ses futs le pépère, je peux vous le dire. La foule est unanime pour « Smoke On The Water » et « Black Night ». Quel événement. En tout cas, le sourire niait qui s’inscrit sur ma caouane rouge en dit long.

À la fin de ce beau moment, je décide d’aller à l’Extreme Market situé sur Hell city Square, pour faire mes emplettes de tee-shirts, de cds, de dvds et discuter naturisme (si c’est vrai !) avec les vendeuses et vendeurs du shop! C’est aussi ça le Hellfest, de l’inattendu.

Me voilà requinqué pour le show de la soirée, celui d’Aerosmith. Il est presque 23H00 et voilà que déboule le bariolé Steven Tyler et le non moins bariolé Joe Perry. Ce soir, c’est un peu spécial car Joey Kramer, batteur de son état, fête ses…64 printemps, rien que ça ! Le groupe enchaîne les titres et M. Tyler fait son spectacle sur une scène avancée de près de 10 mètres pour l’occasion. Tout y est, « Eat The Rich » « Love In An Elevator » « Cryin’ » mais aussi des titres plus anciens comme « Same Old Song And Dance » de l’album GET YOUR WINGS ou encore « No more No More » extrait du 3ème album TOYS IN THE ATTIC. L’ambiance est au rendez-vous, croyez-le bien. Le public connaît les compos sur le bout des doigts et le groupe et ses 44 ans de boutique, nous le rend bien. 44 ans plus tard, Tyler affiche toujours une pêche de jeune homme qu’il n’est plus, arborant ce soir une moustache du plus bel effet et pléthores de foulards indiens dont il a le secret. Hamilton plus discret fait le travail comme personne. La basse est groovy mais douce. Le son est réglé à feu doux, de sorte que peu importe ou vous vous trouvez sur le site, vous entendez le concert à la perfection. « Come Together » de qui vous savez, passe comme une lettre à la poste. On se délectera aussi du fameux « Mama Kin » voyant Tyler s’exciter comme une puce et faire gesticuler l’indien qui sommeil en lui.

Le final est magique, piano à queue blanc amené au bout de la scène pour le moment émotion de «  Dream On ». Cela permettra à Perry de venir se loger directement dessus avec ses gros godillots ! Enfin, des cotillons surgissent du devant de la scène, couleurs vives et artifices à la hauteur des membres du groupe, bariolés et lumineux. On en prend plein la vue. Les deux heures sont passées à une vitesse folle. Je suis heureux.

Ne cassons pas cette belle dynamique, après tout, il n’est qu’une heure du mat, nous sommes le 21 juin et ça va être un bel été ! Direction Warzone, pour aller voir ce qui reste des Suédois de Millencolin il faut dire que les punks ne font plus d’albums depuis plus de 6 ans et qu’on les avait un peu zappé. Une autre époque, celle du baggy short et du skate park me rattrape à grande vitesse lorsque j’entends au loin « Farewell My Hell ». L’ambiance est électrique, le public à une pêche de fou et visiblement les suédois n’ont pas été oubliés. Je dois dire que je commence à accuser le coup, mais vaille que vaille. Je reste là. Les compos passe à la vitesse de la lumière et finalement tout ceci paraît tellement improbable, de passer d’Aerosmith à Millecolin en 10 minutes, que je décide de rester jusqu’au bout. Je ne le regrette pas, car tous les anciens titres sont assénés avec conviction « Olympic », « No Cigar » et même « Black Eye » titre plus rock que punk, extrait de l’album HOME FROM HOME, qui avait vu le groupe s’essayer à une musique plus habitée.

Bref, une putain de bonne journée. La nuit va être dure. Il est plus de 2H00 du mat’ et visiblement certains amis n’ont pas du tout l’intention de dormir et de me laisser dormir. Aie aie aie.

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