Ghinzu remplissait mercredi passé le Montreux Jazz Café avec un show bien troussé, à la belge, sans apprêt et foutrement efficace. Chronique d'un concert de haut vol dans un Café décidément

Ghinzu

REVIEW Ghinzu remplissait mercredi passé le Montreux Jazz Café avec un show bien troussé, à la belge, sans apprêt et foutrement efficace. Chronique d’un concert de haut vol dans un Café décidément bien en verve.

Après que
la plupart des gens qui remplissaient le Montreux Jazz Café soient sortis
(match de la Coupe du Monde oblige… même si le foot n’oblige rien dans un
festival de musique), il nous a fallu attendre encore quelques minutes avant de
voir débarquer le fameux groupe belge, qui se gênera de nous faire patienter un
peu. Après l’intro atmosphérique de “Mother Allegra”, le groupe entre
directement en matière en jouant MIRROR MIRROR, titre de leur
dernier album sorti il y a un an déjà. Un morceau puissant, sombre, entraînant,
mélancolique, bref un vrai chef d’œuvre. Le son est lourd, la basse vrombie,
John Stargasm (l’excellent chanteur et leader) martèle son piano, bref même
gratuit Ghinzu se donne à cent pour cent. Et quel plaisir de les voir, ils ont
bien changé depuis leur venue en première partie des Hives, il y a maintenant
cinq ans déjà. Le concert continue avec beaucoup de titres de leur dernier
album tel que “Cold Love” et sa fabuleuse basse, “Take It
Easy”, le single incontournable qui prend une autre ampleur en live surtout
lors d’une belle soirée estivale. Le guitariste chevelu Greg Remy a l’air
complètement à l’ouest, Mika Hasson le bassiste est imperturbable, et le
dernier venu Jean Montevideo (qui a un groupe du même nom) est de loin celui
qui fait le plus le spectacle avec John.

Pour mieux nous achever

Après un
changement de rôle au sein du groupe, Ghinzu nous offre un retour sur leur
premier album ELECTRONIC JACUZZI avec “Dragon”, qui
groove de façon très surprenante en live; on peut que se dandiner le popotin.
Un peu plus tard, le public devient fou en entendant Mika (maintenant à la
guitare) jouer les premières notes du hit “Do You Read Me”. Cette
chanson a marqué les années 2000, c’est sûr. On aura également droit à un fabuleux
“Dragster Wave”, de loin la chanson la plus atmosphérique du concert.
Le groupe opère un énième changement de rôle avec cette fois John Stargasm à la
basse pour une version complètement folle de la chanson “Mine” du
deuxième album du groupe. Après une fin des plus bordéliques, le groupe quitte
la scène. Pour
mieux revenir avec un rappel des plus cool. Le public est vraiment chaud, les
personnes pas forcément venues pour eux au départ sont d’ores et déjà conquises
et John fait encore monter la pression. Ce mec connaît son job et sait comment
faire monter l’ambiance. Tout d’abord, les Ghinzu joue rapidement “The End
Of The World”, pour mieux pouvoir prendre leur temps sur le fantastique
“Blow” (titre du deuxième album également). La pression monte sans s’arrêter,
et si il y a bien un domaine où le groupe excelle, c’est exactement sur son
genre de crescendo. Passant du calme au bruyant, du mélodique au cacophonique
avec une aisance et une maîtrise exceptionnelle. “Blow” est un des
plus beaux moments de cette soirée. Après une fin digne des concerts de grunge
les plus bruitistes, avec son déluge de larsen et de cymbales, le groupe quitte
une fois de plus et décide
de rester pour mieux nous achever. Ils se lancent dans “Kill The Surfer”,
le morceau le plus violent de la soirée, et également de leur discographie.
Quelle puissance. A la fin du morceau lee groupe quitte la scène
pour de bon, en nous laissant en tête un petit larsen bien agréable, et ce
sentiment c’est exactement ce qu’est leur musique, un bruit calme, une violence
douce, une cacophonie orchestrée, bref une groupe schizophrène et empreint de
dualité.

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