Fruit Bats

Comme à l’accoutumée c’est porté par le timbre et l'énergie de la voix de son leader Eric D. Johnson que la folk entrainante et efficace de ce groupe natifs de Chicago nous entraine à travers les 70's. Et une fois n’est pas coutume,  le moins que l’on puisse dire c’est que TRIPPER démarre très fort. Voix haut perchée, guitare acoustique et nerveuse, quelques riffs électriques et un soupçon de piano pour donner un peu de profondeur aux temps morts. Telles sont les composantes de "Tony the Tripper" qui nous ont fait sauter au plafond à la découverte de ce premier titre. La suite est toute aussi impressionnante; intro à la harpe, quelques notes de xylophone et une batterie mise en arrière plan donne à "So long" un accent aérien qui nous emmène au niveau supérieur. Le rythme et à la sonorité à peine plus country de "Tangie et Ray" font de ce morceau un moment fort de l'album ; un de ces moment où l’on est capable de lâcher tout ce que l’on fait et où l’on peut se retrouver à danser comme des débiles. Construite comme un Dylan des grands jours  et conduite au seul son des guitares, "Shivering Fawn" est la balade qui nous conduit au single "You're too Weird" qui de son côté est à l'image de son clip, magiquement kitch et retro.

 

 

Si on s’arrêtait là, on tiendrait certainement un album magique ; un de ces disques intemporel capable de traverser le temps et les années sans prendre aucune ride, mais… car il y a un mais, et il survient une fois la première minute de "Heart Like An Orange" passée. Lorsqu’on commence à émettre quelques doutes sur la pertinence de la partie instrumentale de ce titre. Et malheureusement cela ne s’arrête pas là, la confirmation de nos premières craintes se produit sur "Dolly", un titre qui ne s’allie pas du tout à ceux qui le précède. Un peu comme si un morceau des Bees s’était introduit par erreur, là au milieu de l’album. À cet instant s’en est terminé de nos illusions, on a lâché l'affaire et "Banishement Song" nous paraît trop commun. Bien qu’intéressant "The Fen", qui introduit les 2 derniers titres, en devient presque inutile et même si le final "Picture of a Bird" nous redonne un peu goût à la vie, son prédécesseur "Wild Honey" nous avait malheureusement complètement achevé.

 

Mitigé

 

On quitte donc TRIPPER sur un sentiment mitigé. Au bonheur absolu et exquis dégagé par la première moitié des titres est substitué le long essoufflement d’une lente agonie une fois la seconde partie du disque entamée. Même s’il n’est pas question de jeter ce disque, la place prise par la déception d’une fin à la limite de l’agacement, nous inciterait plutôt à le couper en 2. Et ça, qu’on écoute TRIPPER l’esprit imagé de musiciennes chauves-souris, ou pas.

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