Festival d’été de Québec- Suite et fin

L’avant dernier jour du festival démarre avec les Hôtesses d’Hilaire, un groupe du Nouveau-Brunswick (Canada). Le chanteur barbu en robe léopard ajoute une dose d’humour à ce qui s’annonce comme un show rock-prog agité : «  Si certaines d’entre vous ont un fantasme sur Hagrid, je serai à droite de la scène à la fin du show ». Il déclare aussi que leur guitariste ayant eu 18 ans cette année, «  C’est la première fois que sa mère ne vient pas en tournée ! ». Le chanteur est un spectacle à lui tout seul, et les musiciens assurent d’excellents passages instrumentaux qui nous donnent l’impression d’être dans les 60s, 70s. Un petit coup de cœur sur le titre « Regarde-moi », qui évoque la nouvelle mode des selfies… Paroles à écouter avec ce groupe !

 

La soirée continue avec les Ogres de Barback qui fêtaient leurs 20 ans l’années dernière.  20 ans que ca dure, comme dit le chanteur, avant d’entamer « Vous m’emmerdez ! ». Puis il déclare « On a volé une chanson, mais si on la joue plus que celui qui l’a écrite, elle est à nous. Aujourd’hui nous allons rétablir la vérité,  « Au café du canal » est de Pierre Perret. » Le groupe n’est malheureusement pas au complet, mais tous les membres sont multi-instrumentalistes et les chansons sont bien interprétées. « Liberté égalité, microphone », « Mon papa mon père », « Accordéon pour les cons », « Femme du guerrier », leurs morceaux les plus connus s’enchaînent ! Et même « Pitt’Ocha » est de circonstance puisque beaucoup de familles sont présentes. Le rappel est composé de « Jojo », « les rues de Paname », et « La manche », effectuée en version rap ! Ce titre s’est révélé être une excellente surprise pour nous sur fond d’accordéon et piano.

La journée se termine avec les Red Hot Chili Peppers. Une des plus grosses soirées du festival, presque 100 000 personnes devant la scène, l’attente est à son comble. Comme à leur habitude, le concert commence avec un petit jam instrumental, mais il ne faut pas longtemps aux fans pour reconnaître les notes de « Can’t Stop », dont l’intro est rallongée pour faire monter le plaisir. A côté de Flea et ses sauts légendaires, Josh, le « nouveau guitariste » (7 ans déjà) se déchaine et colle parfaitement avec l’esprit RHCP. Le début du concert est particulièrement satisfaisant par le choix des titres : « Snow », « Scar Tissue » et « Dark Necessities ». Des classiques dans différents albums, et la belle surprise arrive avec « If You Have To Ask ». Une valeur sûre de BLOOD SUGAR SEX MAGIC qu’on ne pensait pas voir un jour interprétée en concert. Du funk à souhait, les Red Hot avec leur énergie des débuts, c’est parfait ! En tout cas, jusqu’à « Otherside »… Anthony Kiedis chante faux durant le premier couplet, le groupe a l’air mélangé, le morceau est raté. Anthony part en coulisse, le micro est changé le temps d’un jam basse-guitare. Bon, le concert reprend avec « The Getaway » parfaitement réussi. Josh s’approprie bien les chansons, mais finalement certains solos ne sont plus ceux qu’on connaissait… Une légère pointe de nostalgie apparaît. « Californication », « Ethiopia », et « Go Robot », les titres sont bien choisis, l’énergie est un peu retombée sur scène mais le show continue ! Sauf qu’encore une fois, Anthony chante faux sur « Under The Bridge ». Deux classiques très attendus qui sont gâchés, l’excitation commence à redescendre. Encore un morceau raté, encore un passage en coulisse… Heureusement, c’est au tour de Chad Smith de nous faire patienter. Le groupe est de retour sur scène pour « Around The World », Anthony a récupéré sa motivation, torse nu à son habitude, et en train de courir partout sur la scène ! Ah, c’est reparti pour de bon ! On enchaîne avec « Give It Away », ce soir l’accent fut mis sur BLOOD SUGAR SEX MAGIC et le funk, et c’est un très bon choix ! On croirait voir les Red Hot des années 1990. Le concert est reparti sur une bonne lancée, et on attend avec impatience la suite. Pas de chance, c’est la dernière chanson. Pas de rappel, pas de salut, un timide « Thank You Quebec City » de la part du chanteur, on nous a coupé l’herbe sous le pied…Les Red Hot sont peut être un groupe de studio plutôt que de live finalement. On espère que Rammstein fera mieux demain.

Le dimanche, on prend le temps d’aller voir un groupe tranquille avant de se faire brûler la face par les allemands. On se retrouve donc devant les australiens de The Paper Kites. Et l’ambiance est très calme, presque trop. Le concert est intéressant lorsque qu’on connaît les chansons, mais c’est probablement difficile de rester concentré si l’on n’est pas fan. Le chanteur prend tout de même la peine de parler un peu au public, plus qu’Anthony Kiedis en tout cas. Mais pas le temps de voir la fin, il faut filer voir Rammstein !

Le rideau devant la scène tombe, les feux d’artifice explosent, le coup d’envoi est donné ! Les deux guitaristes descendent sur des plateformes enflammées, le chanteur lance son chapeau qui explose en vol… On savait que la pyrotechnie était leur force, mais au bout de trente secondes on a déjà les yeux écarquillés ! « Québec, tabarnak ! » hurle le chanteur avant d’entamer « Hallelujah ». Le chanteur revient sur scène avec une ceinture d’explosifs. Certains y voient des références à la France, les autres profitent simplement du concert. Les guitaristes et le chanteur se transforment ensuite en cracheurs de feu le temps de « Feuer Frei ! ». Des feux d’artifices sur la batterie, en arrière de la scène, le chanteur qui tient le pianiste en laisse… Il se passe toujours quelque chose sur la scène, ou bien dans le public. Car les flammes et feux d’artifices sont aussi parfois lancés depuis la régie, au milieu des 100 000 personnes. Et oui, pas de raison qu’il n’y ait que les premiers rangs qui ressortent du concert avec le visage brûlé et des étoiles dans les yeux ! Le rappel se termine avec « Amerika », et des confettis bleu-blanc-rouge. Amusant d’écouter ça en Amérique du Nord. Un dernier tour de pyrotechnie avec un arc/lance-flammes pour le chanteur, et des flammes sur les bras pour les guitaristes, je peux d’ores et déjà déclarer que j’ai eu ma dose de virilité pour les six prochains mois ! Pas besoin d’être fan pour rester captivé par le concert. J’ai peur que les prochains groupes paraissent bien fades après celui-ci…

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