Feeding People

On s’immisce dans l’album à l’écoute d’un duo tambourin/ guitare, avant de se faire rattraper par un rythme violent et très saccadé. Le titre "Silent Violent" est bien trouvé, on oscille entre garage rock et une voix psychédélique envoutante, qui semble réveiller ou endormir les instruments selon l’intonation. Pour la seconde partie du titre, on change complètement de rythme pour trouver une ambiance presque naïve, étonnante ! Sur "Other Side", les riffs sont toujours aussi agités, et la voix provocante rend le morceau bestialement sensuel. Malgré cette énergie débordante, le morceau aurait pu être un peu plus élaboré. "Island Universe" est une agréable surprise. La voix candide, suivie par un doux arpège rappelle Coco Rosie. Le simple duo guitare voix, très doux, est irrésistible, est ensuite rejoint par une basse onctueuse. Ce morceau est totalement réussi, contrastant avec l’idée qu’on s’était faite de l’album d’après les deux premières chansons. On repart dans le rock agité « bref mais intense » sans plus attendre avec "Big mother", la batterie à contre temps et cette voix toujours aussi provocante.  

On s’enfonce dans les profondeurs de l’album avec "Uranium Sea" et son synthé psyché. Le titre est  sombre, psychomaniaque, très libre, s’éparpille dans toutes les directions. Le bordel qui dirige ce titre est envoutant, à la limite de la folie. On continue dans le chaotique avec "Insane". La ligne directrice de l’album se dessine peu à peu à travers un vacarme désorganisé, violent, très réussi.  "The Cat Song" résonne comme une berceuse murmurée dans un manoir au coin d’un feu: la voix se pose, chaque note longe les murs, ce morceau est celui d’un chat de gouttière. Retour à la schizophrénie avec "Inside Voices" : échanges rapides entre pauses et agitation, voix dégoulinante, l’univers est parfaitement créé. Le titre est parfaitement trouvé, mais la chanson est un peu longuette. L’ambiance orientale sur "Desert Song" contraste avec cette voix toujours aussi rock, criarde, provocante. Cette pointe d’originalité permet de nous réveiller un peu. "Red Queen" représente la nonchalance, comme un titre à la traine qui rappellerait les Stooges et leur "We Will Fall". La voix sur "Each His Own" flotte dans l’air, sur fond d’instrumental psyché, saturé. On termine avec "Closer", une ballade plutôt décevante, après cette agitation qui a remué l’album.

Feeding People mélange les genres d’une manière plutôt réussie. Aucune nouveauté extraordinaire n’est à retenir, mais la voix et la violence psychédélique sont surprenantes.

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