Disappears au Romandie

Les Disappears arrivent ce mercredi au Romandie, à Lausanne, tout droit depuis la bouillante scène musicale de Chicago aux Etats Unis. En activité depuis 2008, ce quatuor adore plonger dans des structures minimalistes intenses aux allures psychédéliques. Mais, alors que leurs deux premiers albums – LUX (Kranky, 2010) et GUIDER (Kranky, 2011) – les rapprochaient du versant le plus canonique du rock psyché (Spacemen 3), les deux derniers sont beaucoup plus mystérieux et épurés : ils ont délaissé la distorsion omniprésente tout en conservant leur amour pour la reverb

En effet, les guitares sont devenues fantomatiques dans les nouveaux morceaux de Disappears, et d’autant plus inquiétantes et dérangeantes. Leur musique a viré beaucoup plus du côté du post punk de Joy Division, avec un jeu notoire de contention/libération d’énergie, pour devenir intrigante et hypnotique. La rythmique et les mélodies répétitives – très primitivistes ­– du quatuor de Chicago les rapprochent aussi du kraut rock allemand des années 1970, notamment de Neu et de Can.

D’autant dire que leur musique est passionnante comme une énigme à déchiffrer et pour en profiter il n’y a qu’à se laisser emporter par la transe. Car Disappears auraient pu répéter la formule à succès de leurs débuts – comme celle qu’exploitent de nos jours les islandais de Dead Skeletons ­et tant d’autres qui remplissent les affiches des Psych fest en prolifération dans le monde– mais leur défi, tel qu’ils l’ont exprimé récemment dans une interview à la radio américaine, est d’explorer chaque fois de nouveaux territoires et de ne jamais répéter leur son.

Cet auto-exil d’eux-mêmes ne peut être que bénéfique et au profit de nouvelles formes musicales, lesquelles sont plus complexes d’approche, mais d’autant plus stimulantes. Dans le même esprit, nous pouvons retrouver d’autres aventuriers du son, tel Battles ou Deerhunter (qui partagent label avec Disappears, d’ailleurs, Kranky records). Les Disappears auraient-ils ajouté le préfixe « post » à leur rock mathématique et lancinant ?

D’autre part, il reste à mentionner qu’il s’agit ici d’un groupe au pedigree indie rock le plus raffiné. Fondés par un ex-90 Day Men et des membres du groupe garage de Chicago The Ponys, ils ont été rejoints pendant un temps par le batteur de Sonic Youth, Steve Shelley. Une fois celui-ci parti à cause de ses engagements en concert avec Lee Ranaldo, il a été remplacé par Noah Leger d’Electric Hawk et Anatomy of Habit.

Donc, le concert de ce mercredi est une occasion parfaite pour découvrir en live les nouveaux morceaux d’un groupe qui avait été absent de la Suisse romande depuis leur passage au Rocking Chair de Vevey, il y a quelques années. Leur dernier album en date, ERA, a été publié en août 2013.

En guise d’amuse-gueule, voici un extrait de leur show à la station radio américaine KEXP en janvier de cette année :

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