Chroniques CDs

Warship

SUPPLY AND DEPEND commence plutôt bien avec "Toil", tributaire d'un hardcore métal de style new-yorkais, abrasif et dissonnant, dans lequel les hurlement font écho aux alternances rythmiques et guitares tantôt lourdes et lentes, tantôt rapides et enragées. C'est brutal et ça fait plaisir. "Profite Over People" en remet une couche, immédiatement, et nous tabasse à nouveau. Mais qui sont ces types? Il s'agit d'un duo de Long Island, né des cendres de From Autumn To Ashes. Enregistré par Andrew Schneider, déjà responsable des albums de Pelican ou Cave In, Warship conserve un côté poisseux et pourrait s'écouter instrumental. On sent néanmoins que Francis Mark éprouve un plaisir énorme à s'égosiller jusqu'à rupture du larynx sur la plupart des titres. Et lorsqu'il chante plus doucement, on ne lui en veut pas, c'est de bonne guerre, même si ces passages-là sont de loin les moins bons, malgré quelques exceptions. Tristesse d'une époque, Linkin Park et ses sbires sont passés par là, mais aucune séquelle grave chez Warship, heureusement. La motivation qui anime la formation, qui affirme en premier lieu faire de la musique que ses membres mêmes auraient du plaisir à écouter avec ou sans succès à la clé, est touchante de sincérité et telle passion mérite respect.

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Eli Paperboy Reed

Eli Husock est un jeune type de 25 ans, natif de Boston, et grand admirateur de soul music. Avec ce second album ROLL WITH ME, il ose reprendre au millimètre près une recette éprouvée, mais hélas quelque peu oubliée. Cette recette c'est la soul. Pas forcément celle de Motown (quoique...) mais surtout celle de Stax (Otis Redding, Sam & Dave, Rufus Thomas...) ou de Muscle Shoas (Aretha Franklin, Wilson Pickett, Percy Sledge...). Dans ce très court disque, il n'y a pas un hurlement qu'on n'ait pas entendu chez James Brown, Sam & Dave, Stevie Wonder ou Ray Charles, pas un contrepoint de saxophone qu'on n'ait pas déjà croisé mille fois dans les studios Atlantic, pas une descente de toms qui n'ait pas déjà déboulé dans nos oreilles... C'est incroyable ! Même l'impression sur le CD semble être d'époque !

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Empire Of The Sun

C’était inévitable : au vu du succès aussi inattendu que spectaculaire des faramineux MGMT, une multitude de groupes electro-rock-hippy colorés allaient forcément faire leur apparition sur la scène rock. Ca a commencé à la fin de l’année dernière avec une première salve venue de New York (tout comme MGMT) et menée par les très corrects Chairlift. En ce début d’année 2

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Charlie Winston

Alors oui d'accord le single est génial ( merci le Grand Journal ! ), l'homme est sincère et complètement détaché de tout mercantilisme et se révèle être un excellent performer ( merci Taratata ! ). Depuis combien d'années n'avions nous pas entendu une musique aussi honnête et sans prétention ? Aucune niaiserie à l'horizon ( ça change... ) et l'impression que ce trentenaire a déjà vécu plusieurs vies comme un vagabond ( HOBO ) justement, récoltant ici et là les fruits de graines semées par de nombreux artistes. Si la mouvance est plutôt folk/blues avec des influences à la Dylan période 80 ou encore Ben Harper, Charlie Winston n'hésite pas à cheminer vers la pop et ainsi rendre hommage à ses aînés tels que Randy Newman avec le magnifique "I Love Your Smile" ou encore "Boxes". La seconde partie du disque me fait fortement penser à Richard Thompson avec des titres tels que "Generation Spent", "Every Step" ou encore "Soundtrack To Falling In Love" dans tout ce que Thompson a de tendu en lui.

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Franz Ferdinand

Franz Ferdinand plaît à beaucoup de monde mais suscite aussi des avis plus… disons... réticents. Certains pensent qu’ils sont un excellent groupe indé (toujours fidèles à Domino Records), d’autres que c’est un groupe sans substance juste capable de faire quelques morceaux dansants et accrocheurs. Or, en ce début d’année 2009, un nouveau chapitre de ce feuilleton s’écrit puisque Franz Ferdinand

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Astonvilla

Plus besoin de présenter le groupe d’Ivry-sur-Seine qui depuis quinze ans parcourt les routes pour délivrer son rock bien à lui. Et pour fêter cet anniversaire, le combo français sort un album live enregistré au Brise Glace d’Annecy en juin dernier. Durant tous ces printemps d’existence, Astonvilla est passé par tous les états d’âme. Viré de sa maison de disque, puis élevé au rang de « découverte» aux Victoires de la Musique, la bande de Frédéric Franchitti n’en reste pas moins un groupe sympathique qui malheureusement n’aura pas eu le succès mérité. L’album live acoustique sorti en 2001 reste à ce jour le plus vendu.

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Shinedown

En recevant l'album de Shinedown dans ma boite aux lettres, j’étais tout d’abord ravi ayant entendu parler de la carrière si rapide et si rêvée de leur jeune guitariste. Je me suis donc empressé de mettre The Sound Of Madness dans ma platine. Et là je dois avouer avoir été fortement déçu. Rien n’est original dans cet album. Onze chansons déjà entendues des millions de fois sur les radios rock américaines. Chansons pseudo-métal et ballades rock sirupeuses avec refrains répétitifs. Un son formaté, radio-friendly la plupart du temps. On a même l’impression d’entendre du Nickelback ou du Seether parfois pour ne pas parler de The Calling. Mais le tout avec plus de tattoos. Certes l’album est très cohérent, le tout plaira forcément aux fans de ce genre, mais on se demande où est passé l’originalité dans une musique si calculée. Est-ce que faire du rock aujourd’hui c’est avoir une veste en cuir, des cheveux longs, une Gibson, et faire des chansons autant passionnantes que la dernière ballade de Christina Aguilera ? Ma naïveté me laisse espérer que non.

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Animal Collective

Quel grand album. Après l’acclamé Strawberry Jam sorti en 2007 chez Domino (distr. Musikvertrieb), Animal Collective n’en finissent pas d’étonner et de détonner dans le rock indé. Constitué de membres à surnoms autant improbables que la pochette de ce nouvel album Merriweather Post Pavilion – emprunté à l’artiste Japonais Akiyoshi Kitaoka – à savoir Avey Tare (alias David Porter), Panda Bear (Noah Lennox), Deakin (Josh Dibb) et Geologist (Brian Weitz), le quartette regroupe une belle brochette de freaks amis d’enfance. Si leur compatriote Jay Reatard synchronise cinquante ans de rock alternatifs, les New-Yorkais font s’enchevêtrer ici folk psyché, pop expérimentale à la Hot Chip ou TV On The Radio, ou encore electronica étincellante.

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Redcharly

Force est rapidement de constater qu’en dehors de la voix de Michael Frei, il n’y a pas grand chose de séduisant à trouver à ce groupe. Ceux qui écoutent Couleur 3 ont certainement déjà entendu "The Plot" (en vidéo ci-dessous), le premier single issu du disque, le meilleur sans doute. Il passe peut-être bien à la radio, mais, pour être honnête, il lasse très vite. Le langoureux "Step Up" est du même acabit. Le reste n’a par contre pas grand intérêt, tant les Redcharly se répètent et nous resservent les vieilles ficèles d‘un rock un peu faciles, un brin laborieux sur la fin. Rien de nouveau donc sous les cordes des Redcharly. Un survol des deux premiers morceaux pourrait pourtant bluffer un acheteur pressé qui ne prendrait pas le temps d’une écoute digne de ce nom.

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Movie Star Junkies

Dès les premières notes de "The Curse", le style encore inconnu de cajun rock'n'roll prend tout son sens. Ca sent la transpiration, le charbon, le whiskey bu au goulot, le sexe sale. Lent, de mauvaise humeur, froissé par la gueule de bois, ce disque raconte des histoires de naufragés (au sens propre co

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