Chroniques CDs

The Veils

La troupe menée par Finn Andrews, New-Zealandais exilé à Londres des suites de ses ambitions musicales, livre son troisième opus, SUN GANGS, après quelques nouveaux changements de formation. Après l’éclatement du groupe en 2004, des suites d’un album salué par la critique, The THE RUNAWAY FOUND, The Veils a prouvé son talent, sans pour autant percer aux yeux de tout amateur de rock intense et sombre, malgré la assez fraîche de Finn Andrews qui s’y superpose habilement. Mélodiquement proche de Coldplay, The Veils adopte des tons bien plus sombres, offrant des titres bien moins accessibles à la première écoute que le blockbuster musical anglais. On retrouve ces ballades acoustiques mêlées toujours à cette densité sonore propre au groupe mais qui frise parfois l’overdose dans SUN GANGS. Mais l’ensemble de ces ballades, qui constituent le squelette de l’album, sait faire varier les plaisirs : certaines sont vite ennuyeuses, néanmoins aucune ne se ressemble, et cela souligne déjà un certain talent de composition.

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White Lies

Dès la sortie de leur album TO LOSE MY LIFE…, White Lies est entré dans les premières places des ventes d'albums au Royaume-Uni. Rien d'étonnant à cela, la formation amène un vent d'air frais et de renouveau à la scène rock des années 00. L'album est volontairement sombre, des arrangements musicaux aux paroles en passant par le timbre de Harry McVeigh. Le premier morceau, "Death", annonce la couleur. Influencés par des formations telles que Joy Division ou Depeche Mode pour ne citer que les plus connues, White Lies y ajoute une production technique irréprochable et un côté progressif qui ne déplaît pas. Quelques touches britpop du XXIe siècle viennent relever le tout et conférer un aspect très sautillant à des morceaux exagérément lugubres, à l'image du titre éponyme, paradoxalement digne du meilleur Kaiser Chiefs. Les claviers conviennent parfaitement et donnent une assise et une ampleur qui rappellent le premier album des Killers (n'allez toutefois pas chercher trop de similitudes entre les deux groupes") à des titres comme "A Place To Hide".

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Jarvis Cocker

Ah. Difficile d’expliquer aux jeunes générations ce qu’a représenté dans les années 90 Jarvis Cocker, ce parangon de classe, d’élégance et de détachement typiquement anglais, auteur avec son groupe Pulp tout simplement de quelques-uns des plus grands moments musicaux de toute la décennie. Après sa séparation d’avec ses musiciens en 2002, notre homme a sorti fin 2006 un premier album solo délicieux simplement nommé JARVIS et mené par un single irrésistible (accompagné d’un clip hilarant), "Don’t Let Him Waste Your Time". Avant même d’insérer le CD dans le lecteur, une mention sur la pochette de ce deuxième disque post-Pulp intrigue et inquiète le fan : « Produit par Steve Albini » que c’est écrit. Ca alors. Steve Albini s’est occupé de la production quelques chefs-d’œuvre de l’histoire du rock comme le SURFER ROSA des Pixies ou le IN UTERO de Nirvana. Plus récemment, il a supervisé la sonorité de THE WEIRDNESS, l’album du retour des mythiques Stooges. En un mot comme en cent, Steve Albini est un spécialiste des groupes à grosses guitares, à l’opposé par conséquent à priori de la pop lettrée et marrante pratiquée par Jarvis Cocker. Jarvis, sur ce deuxième disque solo, semble donc avoir tenté un pari, l’association de l’eau et du feu. Sur le papier ça peut sembler intéressant (ou effrayant). Reste à voir ce que cela donne concrètement.

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The Vaselines

The Vaselines embrase la musique de 2009, c'est la résurrection rock de l'année, admirés par Kurt Cobain, NME blabla, etc. Fraîcheur peut-être... reste que ce groupe lubrique était bien inactif. 17 ans, depuis ALL THE STUFF AND MORE. Reformation en 2006, et ENTER THE VASELINES cette année. Moitié best of, moitié démos, l'occasion de vérifier si ce phare des années 1990 a bien tenu les tempêtes de nouvelles influences qui ont déferlé depuis. Ok cowboys, que cachez-vous donc là-dessous? Eh! bien: caleçons, strings et le reste. "The Day I Was A Horse" saisi les femmes au lasso. A vue. Sans prétention aucune. On imagine les groupies danser lors des festivals, dans le faste de la déchéance moderne, ne comprenant rien aux paroles de ce groupe d'Écossais.

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The Decemberists

Superstars indie aux Etats-Unis et toujours aussi anecdotiques chez nous, mis à part pour quelques spécialistes convaincus, The Decemberists ont à nouveau réussi à nous livrer une œuvre de qualité supérieure. Entre Ben Folds et Belle and Sebastian, une fine touche country, des guitares abrasives, de la grandiloquence en plus et une voix reconnaissable entre mille, the Hazards of Love et ses dix-sept morceaux annoncent rapidement la couleur et le niveau élevé. L’in

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Scarlett Johansson

En ce temps printanier, retour du chaud et du soleil, ce qui conviendrait d’écouter c’est les Beach Boys. Effectivement quoi de mieux que la pop harmonieuse de Brian Wilson et ses acolytes

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The Felice Brothers

Dire que j’attendais l’album suivant des Felice Brothers serait un euphémisme. Leur dernier album, THE FELICE BROTHERS, me semblait très récent mais j’ai regardé quand même. Et on peut dire que j’ai bien fait puisque leur nouvel album est sorti le 7 avril. YONDER IS THE CLOCK, c’est son nom, est le deuxième album des frangins de New York sur une major, et il sort une année après le premier. Pour rappel, les Felice Brothers c’est ce groupe de folk américain, un chanteur av

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Piers Faccini

Nous n’avions pas encensé le deuxième album de Piers Faccini TEARING SKY sorti en 2006, mais cette année, nous ne pouvons que reconnaître le talent de l’artiste. Le plus français des songwriter anglais revient en force avec TWO GRAINS OF SAND, 3ème opus qui sort cette fois chez Tôt ou Tard. Si le folk rock est à nouveau tendance ces derniers temps, notre ami Piers aurait de quoi être le fer de lance de la nouvelle génération. Ses compositions chaleureuses, subtiles et brillantes font de lui un artiste complet et affirmé. Les mélodies généralement mélancoliques additionnées d’une voix douce et assurée se complètent parfaitement. Ne s’arrêtant pas au folk classique, Faccini s’inspire aussi du blues, de la soul, de la pop avec parfois de délicates teintes maliennes, italiennes (hommage au papa) et orientales. D’entrée de jeu, l’artiste déballe les gros titres qui devront rassasier les folkeux en manque de bons morceaux. Le titre éponyme de l’album ouvre donc le bal avec quelques arpèges et quelques accords légers. Un petit tempo s’installe et la machine est en route. On retrouve à peine plus loin (track 3) "Your Name No More" un titre plus énergique que la moyenne et qui à coup sur à toutes les qualités requises p

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DM Stith

« I got you, I got you ! » : c’est par ces mots psalmodiés que DM Stith nous accueille dans un décor panique, louche. On se croirait traverser une forêt innérable, ou pour faire facile, celle franchie par Ed Bloom dans le Big Fish de Tim Burton. Fait singulier, on peut parler pour le bien nommé HEAVY GHOST d’album renfermant un univers. Bien caché chez Asthmatic Kitty Records, il reçoit les honneurs des adeptes de pop exigeante. Notre confrère de l’Hebdo Christophe Schenk dit notamment de lui qu’il « fait une entrée discrète mais remarquable dans la cour des songwriters franc-tireurs » tout en le comparant à Patrick Watson ou Antony Hegarty. Tant il est vrai que la ressemblance avec ces deux dignitaires est troublante, DM Stith joue toutefois dans un registre nuancé, en insistant sur une omniprésence des chœurs donnant un rythme aux douze titres.

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Wintersleep

Un groupe américain qui enregistre à Glasgow ne peut pas être mauvais. Ce nouvel opus n’est certes pas parfait, il est même plutôt loin de l’être, mais il tient ce son indie américain inimitable et unique. Autant souligner immédiatement son plus grand défaut : les premiers morceaux traînent et ne se terminent pas, les derniers riffs et refrains sont répétés une dizaine de fois et cette pratique constitue pour l’auditeur une source d’irritation intarrissable. À moins, d’avoir la télécommande près de vous pour passer à la chanson suivante, vous allez passer un mauvais moment qui vous mettra de surcroît de fort mauvaise humeur. Sous réserve bien sûr d’être sous influence et de trouver cela génial. En effet, les fins interminables sont le plus souvent l’apanage de compositions de défonces en tout genre (rappelons-nous Be Here Now) ou de manque d’inspiration (caractéristique universelle des groupes régionaux et des vieux U2). Maintenant que vous êtes prévenus, le reste est plutôt agréable à écouter – même les passages instrumentaux . Le chanteur Paul Murphy tient une une voix exceptionnelle, les musiciens navi

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