Black Sabbath

Ozzy Osburne, Tony Iommi, Geezer Butler et Brad Wilk sont de retour pour le 13e album studio de Black Sabbath. Oui, avec Ozzy Osburne, le chanteur original, créateur de "Paranoid" et autres classiques du groupe, celui qu’on a du remplacer par Dio ou Ian Gilian ! Plusieurs reformations pour la scène avaient eu lieu, mais aucune trace officielle sur disque. Et ce retour est très rapidement n°1 des ventes dans quasiment toute l’Europe dès sa première semaine.

Et si on commençait par "End of the Beginning" qui ouvre l’album ? Avec son triton satanique lent, typique du morceau "Black Sabbath" (de l’album « Black Sabbath » de 1970), que la grande inquisition catholique a refusé dans toute l’histoire de la musique occidentale, le groupe nous montre qu’il n’a rien perdu avec plus de quarante ans de carrière. "God is Dead" est, comme son titre l’annonce une nouvelle provocation. Sur tous les points, ce titre va aider à prétendre que si le Dieu du rock est mort, Black Sabbath peut prétendre au trône. Mélodiquement, ce titre est l’un des plus intéressants que le groupe ait pu faire ! Pas étonnant qu’il soit choisi comme single. "Loner", avec son riff saccadé proche de "NIB" reprend la recette de la composition basé sur un bon riff accrocheur. Ceci-dit, malgré la dynamique de celui-ci, on ne peut pas prétendre qu’il soit original dans les gammes et modes utilisés (désolé, j’approfondis, mais les guitaristes comprendront !). "Zeitgeist", plus lent, plus retenu nous rappelle que, tout au long de la carrière de Black Sabbath avec Ozzy Osburne dans les années 70, le groupe s’est permis quelques tentatives de sortir de l’image de métaleux sataniques. Malgré une sensibilité qui transparait de ce titre, il cache très mal son inspiration, le "Planet Caravan" de l’album PARANOID (1970). L’emploi du « Oh Yeah » identique à celui de "NIB" dans "Age of Reason" est la goute d’eau qui fait déborder notre sentiment que Black Sabbath réutilise toutes les recettes de leur succès, en allant entièrement dans le sens de ce que le public attend de lui. Quasiment chaque titre évoque un titre du passé. Le groupe ne prend plus de risques. Où sont les essais, les petites expérimentations anti-métal des albums du passé ? Nulle part, le groupe laisse place à quarante ans d’expériences scéniques, où les riffs bien lourds sont toujours appréciés par les fans sur scène. Un retour triomphal, oui, mais un retour « facile », sans véritable remise en jeu du titre. Comme un Stallone qui n’invente rien avec ses « Expendables », et profite d’un casting et des effets spéciaux, Black Sabbath profite de la presque reformation de son groupe et de sa sonorité légendaire. On notera aussi que les morceaux durent assez longtemps, et, chose à souligner, sans aucune longueur.

Bien sur, comme c’est la mode de sortir chaque album en CD simple, CD avec bonus tracks (ceux qui paient plus en auront plus) et vinyle dans bonus (comme quoi il faut faire un choix….), penchons nous sur les bonus tracks. "Methademic" n’est pas indispensable. "Peace of Mind" sonne plus métal lent. Là encore, l’intérêt est minime, par rapport à la qualité de l’album. Mélodiquement comme musicalement, le morceau est juste sympathique, mais rien de plus. "Pariah" est, au contraire, un bon final d’album. Quoique, on peut survivre sans l’avoir entendu aussi. Globalement, ce disque bonus est à réserver avant tout aux grands fans. (D’ailleurs, notons que ces trois titres auraient pu être insérés sur le premier CD. Ca fait mieux un second CD ….)

Au final, on est forcé d’admettre que le trio (j’excepte le batteur, désolé) a su retrouver une force qui était absente des derniers albums studios, qui, globalement, n’avaient pas autant d’intérêt depuis de longues années. Celui-ci possède les mélodies, les riffs, et … ce quelque chose de Black Sabbath que l’on aime ! Un succès facile, comme je le dis plus haut, mais, un succès, un numéro 1 des ventes, et un « putain de disque de rock » comme il devrait en sortir plus souvent, pour le dire à la manière d’Ozzy !

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