Bad Religion aux Docks

On a tous nos groupes "fétiches", ceux que l'on écoutait déjà à 17 ans et encore à 30, ceux qui nous donnent toujours envie de s'élancer depuis la scène pour un stage-diving alors qu'il serait déraisonnable d'aller se frotter à ces jeunes punks massés dans les premiers rangs. Allez savoir pourquoi mais Bad Religion est ce genre de groupe à nos yeux.

Le truc cool avec Bad Religion, c'est qu'on est rarement déçus. Après 34 ans de carrière et 17 (!) albums studio les californiens tirent toujours les mêmes grosses ficelles; les morceaux sont courts, les mélodies accrocheuses, les textes mi-chantés, mi-scandés et les paroles revendicatrices. Mais qu'on ne se méprenne pas, Bad Religion n'est pas une bande de bourrins nihilistes, ils ont dès leurs débuts été une sorte d'élite du punk rock avec un sens certain de la métaphore quand il s'agit de dénoncer les travers de notre société de consommation, et en particulier les dérives de leur propre gouvernement. A la différence de leurs disciples comme The Offspring ou Green Day, Bad Religion n'a jamais pris le virage commercial qui aurait pu trahir leur aspiration à rester à la marge de l'industrie musicale. Tout au plus ont-ils flirté avec celle-ci en sortant "The New America" en 2000 dans une filiale de la Warner avant de revenir dans le giron d'Epitaph Records, label fondé par un certain Brett Gurewitz, guitariste du groupe depuis ces débuts.

Il est 22 heures et les Docks se préparent à accueillir les californiens après les bonnes mises en bouche que furent « Hateful Monday » et « Broadway Killers ». Le public se presse dans la salle et s’imbrique tel un Tetris de bras et de jambes. Le public de Bad Religion n’a pas d’âge, il va des jeunes punks aux vieux rockers en passant par la catégorie la plus représentée : les trentenaires venus retrouvés les sensations de leur vingtaine (c’est notre cas). Le concert démarre assez fort avec "Fuck-you" et "Dharma and the Bomb" extraits de leur album "True North" sorti en 2013 puis avec "New Amercia" sur l’album du même nom. L’intro de "Smoke on the water" et quelques mots au public de Greg Graffin – qui se demandait s’il avait déjà mis les pieds à Lausanne – et ça repart en trombe. Le public commence à vraiment bouger et chanter quand viennent, déjà, "I Want to Conquer the World" et "21st Century". Les pogos redoublent d’intensité lorsque s’enchainent "Supersonic" et "Prove It" puis atteignent leur paroxysme sur le jouissif  "Can’t Stop It". Le groupe n’enchaine jamais plus de 3 ou 4 morceaux sans faire une mini pause, essentiellement destinée à ce que Jay Bentley, le bassiste, ne s’écroule pas dans la fosse. Il l’avouera plus tard – même si le sourire en coins qu’il affiche en permanence laisse peu de doute – il est totalement bourré ! Seront encore jouées notamment "Come Join Us", "Atomic Garden", "Best for You", "Fuck Armageddon" et "Punk Rock Song". Les 4 rappels se clôturent sur "American Jesus" et laisse le public comblé par cette heure et demie de concert (une trentaine de morceaux !) qui aura permis de passer en revue quelques chansons parmi les plus de 200 titres produits durant les 34 ans de carrière des californiens. Bref, une bonne piqure de rappel et encore une soirée de pur Rock'n'roll aux Docks.

D'ailleurs, c'est quoi être Rock'n'roll ? Se demandait Damien dans sa chronique de Hani El Kathib (https://www.lordsofrock.net/hanni-el-khatib-aux-docks/). Pour nous, tourner chaque année dans des petits clubs depuis plus 30 ans est une bonne définition. Être Rock'n'roll, c'est être Bad Religion !

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