Bachelorette

Attention! S’il est des lieux où il fait bon écouter de la musique, il faut admettre que pour cette électro pop psychédélique, il est fortement recommandé d’en éviter quelques-uns tant  son atmosphère chargée et complexe transporte l’auditeur au delà de notre galaxie. A titre d'exemple, dans le train, la probabilité d'oublier de descendre à son arrêt est importante. La voiture s'avère également un choix épique dans la mesure où le risque de se faire klaxonner pour cause de vitesse excessivement lente est largement au-dessus de la moyenne. Des exemples de la sorte, il en est pléthore. Plutôt que de tous les lister, le meilleur conseil à suivre pour réduire considérablement le risque d’impondérables causé par ce disque, c’est de ne rien faire d’autre en écoutant Bachelorette.

 

l’oracle rendu sous forme d’un rêve

 

L’explication d’une telle mise en garde est d’une affligeante simplicité. Elle se résume au talent et à l’incroyable capacité, d’une néo-zélandaise basée sur la côte Est du nouveau monde, à nous transporter dans son univers. Un univers dans lequel les esprits évoluent à la limite de la stratosphère; nous livrant leurs propre visions de l’avenir de manière fantomatique, tel l’oracle rendu sous forme d’un rêve qu’il nous reste à interpréter. Cette troisième galette a beau nous propulser à des années lumières, le décollage n'est absolument pas foudroyant. Il empreinte une voie douce ; il progresse gracieusement pour au final nous conquérir et nous faire adopter son ambiance torturée.

Bien que la composition minimale touche en plein dans le mille, la véritable force de cet album réside dans la voix étouffée, langoureuse et d’une douceur transcendante d’Annabel Alpers. Jamais en surenchère, un psychédélisme accessible à tous même aux plus sceptique du genre, cet opus devrait faire le bonheur des inconditionnels de  "How to Dress Well" sur les morceaux les plus planant et ravir les amateurs de "Washed Out" sur les titres plus rythmés.

 

 

Au final Bachelorette nous livre un album éponyme, très réussi, d'une cohérence insoupçonnable. Avec une mention spéciale pour le généralissime "Not Entertainment" qui comme tout bon titre de sortie, fini de nous achever. Un petit bijou de morceau qui à lui seul valait le déplacement  samedi dernier à la Treibhaus de Lucerne pour son unique représentation en Suisse. Et si le lac des 4 cantons s'avère inaccessible, il suffit de savourer ce disque sur le canapé, le balcon, la terrasse ou le jardin…

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