Enfin nous y sommes. Le troisième album des Arctic Monkeys nous a enfin été délivré dans notre boîte aux lettes. On s’attendait à du spécial, on n’a pas été déçu.

Arctic Monkeys

Enfin nous y sommes. Le troisième album des Arctic Monkeys nous a enfin été délivré dans notre boîte aux lettres. On s’attendait à du spécial, on n’a pas été déçu.

Qui, en 2005, aurait donné cher de la peau des Arctic Monkeys ? Qui leur aurait prédit un avenir aussi prometteur alors que leur 3ème disque sort aujourd’hui ? En tout cas pas le soussigné, alors en plein milieu du cataclysme “I Bet You Look Good On The Dancefloor” en 2005… Rappel des faits : cette année-là donc, un jeune ébourrifé à l’accent plus sec qu’un verre de vodka à 9h du matin apparaît au milieu d’une image qu’on dirait datée des années 80 par ces teintes vertes et violettes dégoulinantes. « We are Arctic Monkeys, this is I Bet You Look Good On The Dancefloor. Don’t believe the hype ». Ne croyez pas ce que l’on vous dit du côté des vendeurs de rêve. Alex Turner, le gamin en question, avait raison. Dans les clubs de Bristol, Manchester, Londres, Brighton, on n’y croyait pas trop, isolés au milieu des NME kids hystériques. Et pourtant : il y a un pas entre la politique de l’attentisme et celle de l’autruche, pas qu’on avait allégrement franchi. On l’a donc appris à nos dépends et on en aurait presque raté le train Arctic Monkeys si la sortie du premier album ne nous avait pas ravisé. WHATEVER PEOPLE SAY I AM, THAT’S WHAT I’M NOT était son titre et son contenu était somme toute assez inégal : les titres joués à 100 à l’heure, “Still Take You Home”, “I Bet…”, “The View From The Afternoon” mais aussi les moments épiques “When The Sun Goes Down” et “A Certain Romance” côtoyaient les très moyens “Fake Tales of San Francisco”, “Dancing Shoes”, “Mardy Bum” ou encore “Perhaps Vampires Is A Bit Strong But…”  Un album correct avec quelques titres au potentiel évident, attachant, sans plus s’il n’y avait pas eu la suite : FAVOURITE WORST NIGHTMARES, un des sommets de l’an 2007, puis, en aparté, le projet parallèle de Turner, The Last Shadow Puppets. Il n’en fallait pas plus pour que les feux des projecteurs se braquent à raison sur le leader des Monkeys. Avec ce second album à te filer des crises d’épilepsie, le groupe tenait le bon filon : brute, hirsute, tribal et authentique. Peu avant la sortie du disque, JD Beauvallet, des Inrockuptibles déclairait à son propos : « Musicalement discutable, mais moralement impeccable : une façon de dire au commerce qu’ils seront en retard au travail ». Voilà, tout y est.

 

 

Alex Turner a su donner de nouvelles ambitions à ses Arctic Monkeys

 

 

Autant dire que HUMBUG, 3ème album des Arctic Monkeys, ne dépareille pas dans le décor : malgré les nouvelles références, on trouve un groupe mature mais pas pataud. Et pourtant , la première écoute nous laisse sceptique bien qu’on fusse au courant de leur expédition américaine. L’encre a beaucoup coulé : Joshua Homme les aurait accueilli dans son désert. On doute du bienfondé de l’entreprise sur le premier morceau, “My Propeller”, titre qui passerait presque pour anecdotique s’il n’introdusait pas le faux single “Crying Lightning”, sommet sans aucun doute du groupe. A la basse, Nick O’Malley joue comme jamais, Jamie Cook sonne comme un Johnny Maar avec ses arpèges à la guitare, et, forcément, la rythmique est à se rouler par terre. Le morceau se traîne nonchalament, on croit y voir arriver un refrain, à tort, avant d’être bluffé par son glissement vers un épilogue royal, toujours dans la même cadence.

 

 

 

 

Digression : HUMBUG  a été donc enregistré par Joshua Homme, mais qu’en partie. Pour le reste, c’est le fidèle James Ford (de Simian Mobile Disco) qui s’y colle. Si Homme donne une salve de hargne et de psyché au groupe, il sait aussi comment marche la recette des Arctic Monkeys, oscillant entre ballade célèstes et morceaux dépeignés et teigneux. On pense par exemple au bien nommé “Dangerous Animal”, ou à “Potion Approaching”, sorte de “Teddy Picker” version Desert Sessions, break blues dans les abîmes y compris. Et il y a ce “Fire And The Thud” fantômatique où l’on sent le trip fûmant aux côtés d’Alison Mosshart, des Kills. HUMBUG ne déçoit pas car, hormis peut-être l’ouverture pompier “My Propeller”, il n’y rien à jeter. Et c’est bien la première fois pour le quartet de Sheffield. Même pas le léger “Cornerstone”, produit – avec goût – par Ford. Les Last Shadow Puppets ne sont pas si loins. Déclaration étrange quand on apprend à l’instant le split de l’acolyte Miles Kane des Rascals…. Turner et Kane sont passés à autre chose. L’un n’a pas tenu le choc, l’autre a su donner de nouvelles ambitions aux membres des Arctic Monkeys. Et, il faut l’avouer, l’aventure est bien plus passionnante à suivre que celle des Strokes ou de Bloc Party. Ce HUMBUG ne s’oubliera pas…

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