Absynthe Minded

 

Dimanche 25 novembre, fin d’après-midi à Grenoble. La salle du Ciel affiche complet et quelques personnes attendent à l’entrée dans l’espoir d’obtenir une dernière place. Ils viennent pour Absynthe Minded, groupe belge, qui ne peut se résoudre qu’au simple style rock du fait de la multitude de ses influences. 

200 spectateurs environ envahissent la salle de concert du Ciel et ses allures de cinéma. Fauteuils rouge en gradin, le public surplombe la scène. L’ambiance est conviviale, chaleureuse. Les lumières s’éteignent et Absynte Minded apparait sur scène dans un jeu de couleurs dominé par le rouge. Le groupe entame très vite avec des morceaux du dernier album AS IT EVER WAS, sorti le 11 juin 2012. Avec "Fight Against Time" et "You Will Be Mine", le début de set est entrainant. Il ne faut pas beaucoup de temps à Bert Ostyn et ses compères pour capter l’attention totale de ses auditeurs. Le charisme du chanteur au physique fragile nous transporte directement dans son univers coloré de blues, de rock, de jazz, voire de pop. 

Cette palette d’influences se retrouve sur "Figure It Out", un subtil alliage jazz-blues. Absynthe Minded fait la différence avec un songwriting original, surprenant, passant d’un registre à l’autre. Les mélodies enivrantes s’effacent pour laisser piano et contrebasse se répondre. Des effets de fumée remplissent la scène et Bert Ostyn harangue le Ciel : « on va quand-même faire du rock ce soir. Vous pouvez danser ». Les belges électrisent l'atmosphère avec des riffs de guitare accrocheurs et intenses. Sur "Crosses", violon et claviers aériens s'enlacent dans une mélancolie tzigane. La voix de Bert Ostyn monte en puissance et devient un véritable instrument. Il porte ses sentiments avec ce timbre comparable à Neil Young

 

 

Absynthe Minded hypnotise définitivement le Ciel avec "Envoi", un des morceaux phares des flamands. Ce tube qui a fait le succès du groupe la dernière décennie est toujours aussi apprécié. Une spectatrice qui danse depuis le début du concert est aux anges ! Le dernier album est bien exploré puisque la fin du concert égraine les morceaux comme "Space" et "As It Ever Was". Très bien ficelés sur CD, les chansons prennent une autre dimension sur scène. Cette soif de liberté chantée par les textes est plus convaincante encore en live. Les compositions comme "24/7" résonnent comme des hymnes universaux. Loin des artifices et des attitudes de scène travaillées, le naturel et le son très équilibré rendent le groupe très amical. On a quasiment l’impression de connaitre les musiciens et la taille plutôt réduite de la salle de concert participe à cette sensation. Le dernier morceau est une explosion de larsens et d’effets dans une ambiance de blues «hendrixien». 

Le passage en loge est de courte durée et le groupe revient pour un rappel qui commence sur un air très oriental. Avec sa boîte à rythmes et ses nappes de synthétiseur, la très électronique "Little Rascal" suggère une rencontre sensuelle et éphémère. Tout le monde se lève pour profiter d’une dernière chanson. Sous des applaudissements intenses, Absynthe Minded salue et disparait. Comme un rêve de fin d’après-midi. 

 

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