Au lendemain d’un concert épique des danois Who Made Who – imaginez un Jazz Café renversé – le Montreux Jazz Festival entame sa deuxième semaine par une soirée traditionnellement brésilienne.

MJF 2009

 

Au lendemain d’un concert épique des danois Who Made Who – imaginez un Jazz Café renversé – le Montreux Jazz Festival entame sa deuxième semaine par une soirée traditionnellement brésilienne. Plutôt que de la réserver aux détenteurs de billets, le festival a choisi cette année d’offrir une grande fête populaire au Park Vernex ainsi qu’au Café. Ce soir, samedi 11 juillet, vous n’y échapperez pas, à moins de gravir les marches menant au Stravinsky pour l’hommage à Nina Simone. Dianne Reeves, Angélique Kidjo, Naturally 7 ou Wyclef Jean se succéderont notamment sur la grande scène pour cette riche thématique. Pour moins d’argent, vous pourrez aussi éviter la samba en allant au cinéma d’à côté, le Cinéma Hollywood, voir le film de Steven Sebring sur une autre grande dame de la musique : Patti Smith, dans « Dream of Life ». Sinon, il y a toujours la montagne pour s’isoler…

Heureux de retrouver des quais plus tranquilles, nous reviendrons le lendemain, dimanche 12, pour assister à quelques jolis concerts. BB King sera bien entouré au Stravinsky avec les chanteuses Sweet Georgia Brown et Susan Tedeschi Le temps d’apprendre que la soirée hommage à Chris Blackwell honore un producteur comptant parmi les fondateurs de l’industrie musicale du raggea, on ira rapidement squatter encore une fois le Jazz Café ; les suisses Elkee ouvriront en effet pour les supers râteliers The Rakes. En 3 albums aussi inégaux que flamboyants, les londoniens se sont imposés comme LE groupe indispensable à l’indie rock, mélangeant ironie, esbrouffe, compositions débrouillardes et lives brûlants. 48 heures auront passé depuis le concert de Who Made Who, temps de latence parfait pour faire une surcompensation du tonnerre. Peu après, N.A.S.A. maintiendront le niveau au MDH Club assistés des Round Table Knights.

Le lundi 13 est forcément un jour spécial pour les jeunes musiciens présents au Montreux Jazz. Alors que des pointures du jazz telles que George Benson ou George Duke se produiront au Stravinsky et que l’historique Marianne Faithfull chantera pour le 50ème anniversaire du label Island, le festival verra se dérouler les phases finales de ses traditionnels concours :  Montreux Jazz Voice Competition, Montreux Jazz Guitar Competition et surtout la Finale du Tremplin Lémanique rock. The Sound of the Fridge, Take Me Home, Josef of the Fountain, Datura Sunday’s Walk et Azazelblue’s Earthworms joueront à coup de 30 minutes pour se départager. Le public devrait être là, les labels tout comme Philippe Manoeuvre aussi, que demander de plus ?

 

« Marianne Faithfull lit des Sonnets de Shakespeare » : cela se passera le mardi 14 au Château de Chillon. Le prix ? 70.- CHF, seulement… Pour pas un centime, on ira donc plutôt voir la belle expo proposée à la Place du Marché sur les 50 ans du label Tamla-Motown. On passe sinon directement au mercredi 15 où, dans la petite salle du Miles Davis Hall, seuls quelques privilégiés pourront assister au concert d’Antony and the Johnsons. Rappelez-vous : en 2005, Antony Hagerty était l’homme le plus important de la pop. Boy George en était même doucement amoureux. Il jouera ce mercredi avec le Montreux Orchestra. En première partie, Scott Matthew montrera que son look parfait d’étudiant en Art School n’est qu’un prétexte pour livrer une pop sublime.

 

Ancien leader de Creedence Clearwater Revival, John Fogerty foulera la scène du Stravinsky le jeudi 16 en compagnie de Status Quo. Sinon, Daniel Powter chantera ses trucs à lui au Miles Davis Hall. On ira donc de nouveau se réfugier au Cinéma Hollywood pour une autre leçon d’histoire, cette fois-ci à propos de Woodstock : « 3 Day of Peace and Music » par Michael Wadleigh en versio director’s cut. On en ressortira avec une haine viscérale des hippies que seule une soirée d’électro minimale pourra calmer: au-dessus du fatiguant débat « rock ou électro ? », Nathan Fake et Gui Boratto mixeront au MDH Club ce soir-là. Après la venue de Moderat, Chloé et Paul Kalkrenner, voici la deuxième affiche électro du Jazz 2009.

 

 

Le troisième week-end du MJF est toujours spécial chers amis. Pour ne pas faire comme tout le monde ce vendredi 17, c’est-à-dire ne pas se vautrer de fatigue sur une jolie demoiselle qui n’en demandait pas tant, on assistera dignement aux projections des deux concerts de EST du défunt Esbjörn Svensson, mort l’an passé. Cela se passe d’ailleurs chaque soir au Montreux Palace, avec un confort et une qualité d’écoute optimums. Dans un registre lui-aussi intéressant, les concerts de The Swedish ACT Allstars et Jeff Beck au Miles Davis devraient retenir toute notre attention.

Enfin, le dernier soir, samedi 18, Prince jouera un double tour à Montreux. On n’y sera pas, le concert étant complet au Stravinsky. On ne s’en plaindra pas cependant : un excellent documentaire sur Arte jeudi soir, présentant en portrait croisé le petit homme et son rival de l’époque, le sublime Michael Jackson, a renforcé notre piètre opinion de l’homme en rose – ou en violet, notez. Si seulement il avait su composer ne serait-ce que la moitié d’un “Billie Jean“… Bref, fort de ce constat, nous irons nous éclater au Miles Davis Hall avec les joyeux Simian Mobile Disco, le furieux Yuksek, les efficaces Birdy Nam Nam et les 7 de The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads. Plus tard dans la soirée au MDH Club, les supers cools Casio Kids et Digital Natives termineront ce qui sera sans doute considéré comme un Montreux Jazz Festival millésimé. On repart volontiers pour un nouveau bail de 10 ans, minimum.

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