Le sentiment qui nous apparaît à l’écoute de ce deuxième album de Howling Bells, Radio Wars, est mitigé. C’est un peu comme si l’on avait coupé deux doigts de chaque main à un pianiste de jazz, les doigts nécessaires à jouer les notes qui, ajoutées à l’accord standard – fondamentale, tierce, quinte –, font resplendir l’harmonie et confortent cet accord dans le répertoire musical utilisé en le distinguant des accords communs. Je m’explique. Les deux premiers titres de cet album participent premièrement à la construction d’une ambiance très intéressante, glorifiée par le très bon titre « Cities burning down », qui nous promet un album séduisant. Pourtant le problème se pose dès qu’il s’agit de confirmer cette impression enjouée que nous avons au début de l’album. Il est, en effet, très inconstant et inégal. La voix, y compris la ritournelle de la chanteuse

Howling Bells

Le sentiment qui nous apparaît à l’écoute de ce deuxième album de Howling Bells, RADIO WARS, est mitigé. C’est un peu comme si l’on avait coupé deux doigts de chaque main à un pianiste de jazz, les doigts nécessaires à jouer les notes qui, ajoutées à l’accord standard – fondamentale, tierce, quinte –, font resplendir l’harmonie et confortent cet accord dans le répertoire musical utilisé en le distinguant des accords communs. Je m’explique. Les deux premiers titres de cet album participent premièrement à la construction d’une ambiance très intéressante, glorifiée par le très bon titre “Cities Burning Down”, qui nous promet un album séduisant. Pourtant le problème se pose dès qu’il s’agit de confirmer cette impression enjouée que nous avons au début de l’album. Il est, en effet, très inconstant et inégal. La voix, y compris la ritournelle de la chanteuse Juanita Stein, le démontre assez bien. Elle peut tout autant exalter une musique captivante qu’elle peut devenir insupportable en faisant amèrement penser à cette même voix que l’on entend continuellement dans les séries américaines pour adolescentes, dont la puberté accentue le besoin primaire d’endosser toutes les constructions sociales que des millénaires de domination masculine ont pu créer, lorsque l’héroïne regarde la fenêtre, par temps pluvieux, et pense au jeune homme dont elle est évidemment amoureuse mais qui, lui, aime une autre fille plus affriolante. La transition entre les pistes deux “Cities Burning Down” et trois “It ain’t You” est très représentative de ce phénomène. La première développe une atmosphère planante menée par des guitares ivres de réverbération, jouée au bottleneck (petit instrument cylindrique que l’on place sur un doigt de la main afin de le glisser sur les cordes. Il est notamment souvent utilisé par Jack White, vous savez, le type qui a composé le tube de l’Euro 2008). Dans ce titre la voix s’accorde parfaitement avec la musique. Il est tout autre pour le titre suivant.

Alors que la musique, si l’on fait totalement abstraction de la voix, est intéressante, cette espèce de voix générique gâche complètement le titre et nous fait attendre avec impatience les parties instrumentales, plaisir contenu car l’épée de Damoclès du refrain en approche est toujours présente. Cette voix donne une mauvaise direction à la musique en l’apparentant à de la pop pseudo-dépressive, comme si elle l’empêchait de s’épanouir. Comme si l’on enfermait son enfant dans la cave en quelque sorte.

Un album assez décevant pour lequel vous pouvez vous contenter d’écouter le titre phare et peut-être une ou deux autres chansons, “Ms. Bell’s Song” ou “Treasure Hunt” par exemple. A écouter lors d’une chasse au trésor infernale alors que vous êtes poursuivi depuis des heures par des cloches hurlantes et des rossignoles malfaisants et que, dans un instant de répits, tapis dans votre gîte, vous distinguez parmi les flammes une ville maudite en contrebas, allégorie des cœurs digitaux qui, furtivement, se sont immiscés dans l’âme des plus habiles.

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One comment

  1. radio wars
    Chronique que je conteste fortement…le titre 3 vivement critique est excellent et ne rompt en rien l ambiance de l album! Cet opus est moins bon que le 1er mais howling bells confirme son immense talent.
    C est bien connu les chroniqueurs francais sont encore pire que les artistes de ce pays.

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