Stevans

Et Noé engendra trois fils” (Gen. VI, 10)

Pour faire de la bonne musique, il faut la connaître et l’aimer, entend-on souvent dire, mais cela ne suffit pas au compositeur, chanteur ou musicien en herbe, bercé par ses rêves de gloire, pour la faire vivre. L’Histoire ne retient finalement de ses acteurs que leurs hauts faits ou leurs déclarations définitives. De même,  les compositions musicales qui la jalonnent et la rythment, de par leur existence même, leur aspect novateur, familier ou révolutionnaire, oblitèrent souvent la somme épuisante de travail, de dévouement et de renonciations diverses qui précède leur naissance.

Il en est a contrario de certains dont on pourrait croire qu’ils sont « naturellement » talentueux, touchés par la grâce et bénis par les Muses, tel (au hasard) John Lennon, dont les compositons semblent si évidentes qu’elles sont plébiscitées par tous pour l’éternité. Les grandes œuvres POP provoquent des réactions souvent dédaigneuses chez les élites rock à notre époque, mais comble de l’ironie, sont régulièrement citées comme références absolues par ces mêmes élites lorsqu’il s’agit de « citer les dix meilleurs disques de tous les temps » par exemple (il en est ainsi du Sergeant Pepper des Beatles ou de la plupart des albums de Bowie des années septante). STEVANS, groupe genevois de pop-rock,  est probablement un bon exemple pour démontrer la difficulté du chemin qui mène à l’apparente facilité : composé d’Yvan Franel (chant, guitare) , Bruno Tancredi (basse) et John Chirico (batterie), STEVANS travaille à son art dans une apparente harmonie fraternelle (pour la petite histoire, Stevans est d’ailleurs le second prénom du frère d’Yvan, Nicolas, ce qui illustre à merveille l’importance de la notion de fratrie dans le groupe). Les trois musiciens sont liés dans une entreprise commune quasi-alchimique qui fait naître les mélodies pop les plus touchantes ou les plus énergiques du matériau brut de la jam.

La preuve en est (de l’aveu même des membres du groupe) qu’aucune règle précise ne préside à l’élaboration de leurs morceaux lors de leurs répétitions. Tout peut commencer par un texte, un battement, une ligne de basse, quelques accords de piano. Comme en alchimie, c’est la fusion, la sublimation ou la précipitation des éléments simples qui permet l’apparition de la complexité, et par là-même, de la Vie/Musique. Démarré dans une sereine solitude par Yvan Franel en 2002 (il enregistre seul une démo Top models Only EP, jouant de tous les instruments sur son home-studio quatre pistes !), le groupe se voit vivifié par l’arrivée en 2003 de Bruno Tancredi, bassiste ténébreux et parfois vengeur, ainsi que par la sortie d’un EP cinq titres (The Reverseal), puis par celle de John Chirico, batteur subtil, un peu plus tard. L’équilibre des contraires peut se mettre en place: un chanteur qui cite Coldplay mais est capable d’écrire comme Bukowski, un bassiste virulent et parfois « dictatorial » (le mot est de lui) qui ne jure pourtant que par Simon Gallup (bassiste de Cure), un batteur qui écoute Marilyn Manson mais est capable de jouer comme Phil Collins (pas celui de «Mama», l’autre, celui de Genesis !). Le résultat de la dédication totale des trois membres du groupe à leur musique est enfin là: un CD 11 titres, éponyme , dont la sortie est prévue en septembre 2006.

YVAN FRANEL: Né en 1978 à Genève, Yvan mène une vie cosmopolite dans le sillage de ses parents diplomates (Kinshasa, Jakarta, Athènes, Rabbat…). Il étudie le piano et le solfège dès 8 ans, écoute Pink Floyd, AC/DC, Mettallica et Guns’n’Roses à 13, puis apprend tout seul à jouer de la guitare et de la batterie. Il joue dans plusieurs petites formations. La découverte à 19 ans d’Oasis agit sur lui comme un révélateur: il commence alors à chanter et s’oriente vers une musique plus mélodieuse, moins axée sur la technique comme c’est souvent le cas dans le hard-rock. Puis viendra la découverte de la Soul et du Funk, avec Kool & the Gang, Keziah Jones ou Aretha Franklin.Yvan se remet sérieusement au piano à l’age de 26 ans, inspiré par les exemples de Coldplay ou Muse.Il compose les textes de Stevans et apporte souvent la base mélodique d’une chanson.

BRUNO TANCREDI :D’origine italienne, né à Mâcon (FR) en 1971, Bruno est longtemps passionné par les arts graphiques et plastiques. Après avoir passé son diplôme aux Beaux-Arts de Saint-Etienne, il se spécialise dans le design de mobilier. Commence à jouer de la basse sur le tard, influencé par le découverte séminale de Cure et de la New-Wave « gothique » en général (Sisters of Mercy, Souxsie and the Banshees, Lords of the New Church). Puis il découvre le rock indé (The James, PJ Harvey, The Boo Radleys pour ne citer qu’eux). C’est un concours de circonstances idoine, comme un claquement du fouet du destin, qui le pousse à se consacrer essentiellement à la musique de Stevans : l’entreprise de mobilier qui l’emploie dépose le bilan. Elle a bien fait. Bruno apporte au groupe son indéniable maturité et ses connaissances musicales très éclectiques.

JOHN CHIRICO :D’origine italienne comme Bruno, né à Genève en 1976, commence à apprendre à jouer de la batterie à 8 ans (son père est batteur). Autant dire qu’il est né avec des baguettes à la place des doigts! Claude François (qui lui aussi était un excellent batteur, ne l’oublions pas !) berce son enfance. Influencé par la découverte des groupes de Glam-Rock et de Hard FM (Bon Jovi, Def Leppard), puis par l’usage plus expérimental fait de la batterie par des groupes comme Marilion, Genesis, Led Zep ou Yes, il  crée des petites formations dès l’âge de 16-18 ans (Random Excess, Dizzy Lizzy), puis joue pendant 8 ans avec les fameux Chitty Chitty Bang Bang, jusqu’au «bang» final du groupe. Dans le même temps, il étudie cinq ans à l’ETM (Ecole des Technologies Musicales ). Il rencontre Yvan sur les conseils d’un ami en 2003: l’entente est immédiate, ils portent tous les deux la mention FUCK sur leurs vêtements…on ne peut rien contre la fatalité. John adore les mélodies, et sa maîtrise impressionnante des rythmes les plus complexes en fait un atout précieux pour le groupe.

Lien vers la chronique de l’album de StevansLien vers le site de Stevans

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One comment

  1. John, i love you my darling… Forever.
    Joana

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