Naïve needs pourrait avoir été écrit par un quelconque groupe anglo-saxon que personne ne s?en étonnerait. Tant le style est équivoque. Que nenni, c?est suisse, et de surcroît vaudois. Le rock helvète fait une fois de plus parler de lui au travers d?une formation affublée d?un potentiel démesuré.

Ärtonwall

Naïve needs pourrait avoir été écrit par un quelconque groupe anglo-saxon que personne ne s’en étonnerait. Tant le style est équivoque. Que nenni, c’est suisse, et de surcroît vaudois. Le rock helvète fait une fois de plus parler de lui au travers d’une formation affublée d’un potentiel démesuré.

Le contenant ne paie pas de mine, de couleur jaune poussin quelque peu choquante, il mérite toutefois une attention plus appuyée au niveau des images intérieures. Délicieux mélange d’un visuel qui tendrait à se rapprocher d’un univers à la fois psychédélique et naïf.

Le contenu, très professionnel, est nettement plus explicite quant aux réelles motivations du groupe. Le quatuor lausannois propose, avec ce premier vrai recueil, un mélange surpuissant et détonnant, qui dévaste tout sur son passage. Une sensation de fraîcheur et d’insouciance se fait ressentir dès la première écoute. Le fil conducteur, à la fois difficile à expliquer et facile à comprendre, se veut subtil cocktail, entre rock progressif et grunge. Les premiers titres sont assénés avec une rudesse délicieusement préhistorique.

"Sofia Coppola" et "Perfect Way" ouvre la marche en martelant un son des plus agressifs. Le titre le plus frappant de cet album demeure sans nul doute l’excellent "Monkey Sharks", cette plage explose littéralement les sens avec un parfum de révolte qui impose sa loi, aucune alternative n’est possible. Le groupe, soucieux d’un album éclectique, propose à mi-chemin, une somptueuse version de "Smalltown Boy" des Bronsky Beat. Cette reprise évolue dans un contexte nettement plus calme et atmosphérique que le reste. Les oreilles du public se laissent peu à peu envahir par un spleen d’une douceur sans pareille. Cette version a, outre le mérite de dépoussiérer un morceau d’anthologie, de faire état d’un savoir faire qui s’étend au-delà d’un rock brut de décoffrage.

Bien loin de se cantonner à un style bien particulier, le choix des morceaux fait la part belle à l’imagination et à l’ingéniosité du combo. Entre expérimentations métalliques et rock, la sono grésille, inutile de chercher à réparer le radiocassette, l’effet est voulu et surprenant de bon sens.

L’expérience d’une incursion aussi soudaine qu’inopinée dans cet univers rock se révèle des plus efficaces pour échapper à la monotonie automnale. Entre nostalgie et delirium de jeunesse, pas besoin de choisir, Ärtonwall propose les deux!

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