Jeudi 13 juillet, alors que la Suisse romande propose un choix d?activités important et intéressant (Montreux Jazz Festival et Festival de la Cité à Lausanne pour ne citer que celles-ci?), nous avons choisi, non sans bonne raison de braver les frontières de la langue, à peine une heure de route, pour naviguer dans l?univers du son, à bord du vaisseau de Flash Gurten, direction Planet-G?

Gurten 2006 | Jeudi

Jeudi 13 juillet, alors que la Suisse romande propose un choix d’activités important et intéressant (Montreux Jazz Festival et Festival de la Cité à Lausanne pour ne citer que celles-ci…), nous avons choisi, non sans bonne raison de braver les frontières de la langue, à peine une heure de route, pour naviguer dans l’univers du son, à bord du vaisseau de Flash Gurten, direction Planet-G

En bons Gurtonautes nous voici donc embarqué dans la navette Funny QLR qui nous conduit sur orbite, pour un mémorable voyage galacorocktique de quatre jours. L’ascension spectaculaire dans un ciel dégagé et ensoleillé nous offre, au passage, une vue imprenable sur notre capitale helvétique et son joyau : le Palais Fédéral. Enfin, il est 19 heures et nous arrivons à destination. Nous voici donc dans l’enceinte du Gurten Festival. Sans perdre de temps nous nous dirigeons vers la Grande Scène pour notre première mission de la soirée. Nous avons rendez-vous avec David Gray, fameux chanteur compositeur britannique. Il est 19h15 et M. Gray fait son entrée avec ses musiciens. Ils sont tous élégamment vêtus de costumes sombres. La première impression est classique chic, puis à la première note c’est le choc, c’est rock, c’est surprenant… Un batteur, pantalon blanc et chemise hawaïenne aux motifs fleuris, est positionné en devant de scène, il détonne et donne le rythme d’un premier titre entraînant et réjouissant. David Gray, la voix profondément soul, nous interprète des chansons calmes, posées, mélodieuses, teintées de mélancolie, en alternance avec des titres rythmés aux orientations pop-rock. Il est aussi un excellent musicien. En effet, tout au long de ce concert convaincant, ce dernier passe aisément de la guitare au piano et du piano à l’harmonica. Le public quant à lui est plutôt distrait. Il semblerait que la composante adulescente majoritaire sur les devants de la scène n’ait pas encore les pavillons des oreilles suffisamment développés pour profiter d’un concert de qualité.

Après cette positive entrée en matière, la suite de notre mission nous amène devant l’Eaststage, deuxième scène du site, couverte. Ce qui est bien agréable puisqu’une légère fraîcheur de moyenne altitude s’est installée avec la tombée de la nuit. Nous nous frayons, sans aucune difficulté, une place proche des premiers rangs, au travers d’un public nombreux, qui précisons-le est agréable, poli et courtois, pour profiter de près d’un concert qui s’annonce intéressant selon la rumeur. Eh bien, nous confirmons, We Are Scientists,  nous offre une bonne expérience. Ce trio New-yorkais qui se complète à la perfection est formé de Keith Murray, guitare et voix dominante ; Chris Cain, basse et voix secondaire, Michael Tapper, batterie et voix secondaire également. De leur laboratoire musical, ces trois gars plutôt amusant, surtout Chris au vrai look et attitude de scientifique, s’appliquent à expérimenter leur musique et à trouver semblerait-il l’alchimie parfaite entre eux et les sonorités du matériel musical qu’ils ont entre les mains. C’est réussi et on se réjouit d’un rock électrique et énergique. We Are Scientists c’est un rythme intéressant, plaisant et recherché, distillé par un trio résolument attachant et brillant.

La note positive de cette première soirée de festival se poursuit donc et il n’y a pas lieu que cela s’arrête, puisque c’est au tour de James Blunt d’officier. Inutile je crois de vous présenter ce dernier, puisque plusieurs de ces titres passent en boucle sur nos radios et programmes TV musicaux depuis de nombreux mois déjà… Cet homme-là ne nous laissera donc pas indifférent ce soir. En effet, on est comblé, admiratif devant un concert vraiment touchant, immense, à l’égal de son succès. James semble si simple, accessible, il est souriant, l’étoile au fond des yeux, il est heureux d’être là de chanter pour un public qui l’aime et avec lequel il garde un contact subtil et puissant, il communique par moment avec un peu de français simple mais clair, il s’essaye aussi en allemand, s’excusant de ne pas parler le Bärndütsch. Il est beau, il est drôle, il est charmant, on pourrait croire à la perfection. On est ravis, on est conquis. Dans le public les rangs sont serrés et on se blottit tendrement contre sa moitié lorsque la mélancolie de «Goodbye My Lover» nous enivre ou que l’on est bousculé en notre for intérieur par «No Bravery» accompagné de la projection des images poignantes prises par James Blunt durant son engagement au sein de la K-For durant le conflit en Bosnie. C’est révoltant comme le sont toutes les guerres. C’est un appel à l’amour et à la paix auquel James nous invite ce soir…

Ainsi on aurait pu craindre un concert gnangnan pour adolescente en mal d’amour, mais rapidement on s’aperçoit que ces craintes n’ont pas lieu d’être, car bien au contraire c’est un grand concert, un formidable moment, des instants mémorables que nous avons passés. Merci James, you’re beautiful !

Une sélection Lords of Rock:

Photos par Yasmine Saegesser (We Are Scientists) et ©Ty Ngo (David Gray et James Blunt)

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