Loin d’être des wannabies, plutôt chahuteurs, ils n’en font qu’à leur tête, ils ont passé l’âge d’être portés aux nues pour un oui ou pour un non, ils vous enverront balader si cela les chante, sont moins cons que les Sex Pistols, moins à gauche que les Clash, moins gauche que les Ramones, moins «faces B» que les Pixies, plus démerdes que tous les groupes pseudo-punks qui foisonnent çà et là, pas «néo-» quoi que ce soit, et la liste est encore longue…

Bobbie Peru

Bobbie Peru, de Manchester, est une découverte d’un excellent cru, faite lors du passage de Black Francis aux Docks à Lausanne. La bonne surprise, le genre d’album qu’on ressortira longtemps, qu’on soit d’humeur punk, pop, rock…

Lords of Rock: Je déteste poser cette question, mais Bobbie Peru ça veut dire quoi ? Car apparemment ce n’est ni le nom d’un membre du groupe, ni cela n’a-t-il de signification, littéralement parlant…
Bobbie Peru: Cela n’a d’autre utilité pour nous que d’être un moyen d’identifier notre groupe. On aime aussi se dire que ce nom est neutre, il ne donne aucune indication sur la philosophie du groupe. Sa signification littérale est basée sur un personnage appelé Bobbie Peru, personnage qu’on trouve dans une nouvelle de Barry Gifford appelée «Wild at Heart».

Assister à un concert de Bobbie Peru ou écouter un concert du groupe est une experience très punk, mais aussi très Franz Ferdinand meets Pixies meets Gang of Four.

Nous décririons notre musique comme un collectif de trois âmes créatives et profondément dérangées, qui préfèrent jouer dans un état d’extrême agitation mentale, d’excitation sauvage ou de dérangement, et qui ne veulent jamais, ô grand jamais sonner comme quelque chose de similaire, de près ou de loin, à Franz Ferdinand!

Quel événement dans votre vie vous a-t-il fait penser «Je vais monter un groupe et jouer du rock’n’roll»?
On en a eu marre de travailler 40 heures par semaines et on a commencé à prendre beaucoup de LSD.

Imaginons que cet album ou le prochain soit nommé aux Grammy ou Brit Awards. Est-ce que ce serait important pour vous ?
Non. Tu as entendu notre musique : cela n’arrivera jamais. Le mainstream n’est pas prêt pour un groupe comme le nôtre. Nous préférerions prétendre que les gens n’ont pas besoin d’un système de récompenses pourri jusqu’à la moelle qui leur dit ce qui est bon ou non.

Certains de vos textes parlent de problèmes sociaux («Broken Bones»), de destins incertains («Luke Wake Up») ou n’ont simplement pas de sens («Lost Make Up»). Finalement, sur l’album qui a un look de vinyle, il y a ce dessin d’un mec qui fait signe qu’il n’en a rien à taper en se grattant le menton. De plus, tant dans la musique que dans les textes, on peut entendre que vous avez beaucoup d’humour. Quelle est votre position après tout? Simplement des fouteurs de bronx?
Foutre le bordel est très bien, tout comme se poser de bonnes questions. «Luke Wake Up» parle du pouvoir qu’a le hasard, le destin en somme, et propose de prendre ta vie en main plutôt que de la jouer aux dés. Les paroles dans la plupart des titres de Bobbie Peru sont des expérimentations avec des mots, nous forçons ces mots et ces phrases, en leur donnant vie malgré le fait qu’ils n’ont rien à faire ensemble. L’absurdité nous excite !

L’artwork de l’album est attirant mais en même temps parfois très repoussant. Parlez-nous de ça.
Nous avons créé ou recherché des images et dessins qui étaient inspirés à chaque fois par la chanson qu’ils illustrent. Notre but était de donner à l’auditeur un stimulateur visuel pour chaque chanson. Certaines de ces images peuvent être drôles ou dérangeantes, cela dépend de la personne.

Que changeriez-vous sur Social Suicide aujourd’hui?
Ré-enregistrer l’album entièrement, mais en trois parties. Nous avons tourné longtemps en jouant les titres de Social Suicide et c’est seulement maintenant qu’ils sonnent comme ils doivent sonner. Mais heureusement, nous avons un live qui va sortir tout bientôt, un live qui retrace notre récent European Tour avec Black Francis, et les titres sont bien séparés (en trois parties justement), ainsi que du nouveau matos!

Donne-moi trois bonnes raisons d’acheter Social Suicide
1. Si tu n’achètes pas cet album avant ta mort, tu vas le regretter dans ta tombe.
2. Il ressemble à un vinyle, mais c’est un CD !
3. Le CD est accompagné d’un booklet de 16 pages !

De plus, si tu places le côté «vinyle» de l’album sur un phonographe et que tu le fais jouer, tu vas entendre un message de Satan (bien que ta tête de lecture doive d’abord être purifiée dans la dernière couche des Enfers) – (votre débile de serviteur a tout de même essayé « pour voir ». C’était effectivement débile de sa part… – NdlA).

Comment est le public parfait?
Une foule énergique et qui répond, et qui forme une queue à notre stand marchandise après un show !

Quels sont les trois artistes ou groupes avec lesquels vous aimeriez jouer ?
GG Allin, Wendy O Williams des Plasmatics et Liberace.

Serez-vous bientôt en Suisse à nouveau?
Oh, la Suisse est l’un des plus beaux endroits que nous ayons visité en tournée! On se serait crus dans un film de James Bond: conduire à travers les tunnels en montagne, être stoppé par la police (deux fois) et nous battre dans une station service avec un homme qui avait un crochet à la place de la main gauche. Mais contrairement à un film de James Bond, nous n’avons pas passé la soirée avec un top model glamour mais on est allés dans un hôtel cheap pour renifler l’odeur corporelle nauséabonde des uns et des autres…

Alors, lecteurs, si vous bossez pour une salle de concert, aidez-nous à gagner des francs suisses encore et encore !!!

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